Assuré comme à l’accoutumé, Bruno Le Maire a annoncé un nouveau différé d’un an sur le remboursement des prêts garantis par l’État, le repoussant à 2022 alors que les premiers remboursements sont attendus en mars prochain. En sous-main, l’optimisme ne règne pas dans les sphères gouvernementales
123 milliards d’euros de prêts garantis par l’État ont été contractés par 600.000 entreprises afin de soulager leur trésorerie et de faire face à la baisse de leur activité. Dans ce cadre, elles ne doivent payer la première année qu’un taux d’intérêt affleurant 0% ainsi que le prix modique de la garantie qui est accordée aux banques. Si elles étaient déclarées en défaut, la garantie de l’État serait actionnée, ce qui donne l’étendue de ce qu’il est cherché à éviter.
Mais il y a un hic que le ministre a superbement ignoré. Afin d’éviter le classement dans la case « défaut » que ce nouveau report implique théoriquement, l’accord de la Banque de France est nécessaire et elle traîne les pieds depuis jeudi dernier. Une telle décision de sa part doit être coordonnée avec l’Autorité bancaire européenne (EBA) qui n’a pas davantage bronché.
À force de dissimuler les problèmes sous le tapis, les banques créditrices risquent de détenir plus tard une montagne de prêts non performants auxquelles elles ne pourront plus faire face. Mais la Fédération bancaire française (FBF), qui renvoie l’ascenseur au gouvernement, s’est déclarée ouverte à une nouvelle période d’un an où seuls les intérêts et la garantie seraient payés, ce qui éviterait aux banques de constater des défauts dans un contexte où le Conseil scientifique s’attend pour l’instant à plusieurs autres vagues en 2021.
Combien de temps va-t-il falloir vivre avec le covid ? la question est sur toutes les bouches mais elle reste sans réponse. Quelle autre stratégie que celle qui est en cours est disponible, à part un confinement rigoureux ? Comment pourrait-elle être viable sur le plan économique ?
Le Conseil scientifique, qui prévoit d’autres vagues de la pandémie l’année prochaine, évoque l’importance « d’un grand coup de massue pour assommer la circulation virale, au lieu de demi-mesures » à chaque reprise de l’épidémie, « la meilleure garante du maintien de l’activité économique dans l’attente de l’arrivée d’un traitement et surtout d’un vaccin espéré pour le deuxième semestre 2021». Une échéance qui demande à se vérifier. Puis il ajoute « il est essentiel que l’on commence à penser à d’autres modalités de vivre avec le Covid sur le long terme et que les choix puissent s’appuyer sur une vision issue de la société civile et non pas seulement sur les orientations données par les experts pour éclairer les décisions des autorités ».
Le Conseil est sans doute guidé par la montée de la crise sociale à laquelle on assiste en France, en Italie et en Espagne. Les laissés pour compte sont des acteurs avec lesquels il va falloir compter et le gouvernement français tente de contenir la crise, car la traduction politique vient derrière.
Pour tout arranger, les négociations à propos du plan de relance européen avancent à pas de tortue…
« Quelle autre stratégie que celle qui est en cours est disponible, à part un confinement rigoureux ? »
On suppose que rigoureux signifie pour vous quelque chose comme bouclé à la maison pendant une durée indéterminée. Pensez-vous sérieusement que l’on pourra mettre en prison 67 millions de français pendant longtemps?
Un angle mort de cette affaire est le conflit intergénérationnel monstrueux qui est en train de se profiler à l’horizon : entre les vieux qui reprochent aux jeunes … d’être jeunes et de vouloir vivre leur vie et donc par conséquent de répandre le virus (j’en ai entendu) et les jeunes qui vont se retourner contre les vieux parce qu’on leur vole leurs vies, leurs projets, leur avenir. Et qu’en plus, on les parque à pôle emploi.
La vérité, c’est que le monde, l’europe et la France vieillissent, que les vieux votent plus (et mieux) que les jeunes et que c’est pour ça qu’on sacrifie les seconds aux premiers.
Le discours des médecins est assez suspect lui aussi : beaucoup d’alarmisme qui serait beaucoup plus crédible s’ils s’étaient révoltés contre la casse systématique de l’hôpital public depuis 40 ans.
Que voulez-vous, dans une société égoïste, dans laquelle le chacun pour soi prévaut, jeter les classes sociales ou générationnelles les unes contre les autres est une tentation irrésistible pour les gouvernements. Et cela fonctionne.
pour rester charitable, rendre les médecins responsables, il faut oser. Employer le terme prison est tout sauf innocent. Que proposez-vous donc, uberlulu ?
Tout a fait d’accord un des problèmes majeurs est bien l’etat de l’hopital après plusieurs années de casse organisée grâce à une gestion strictement économique et financière
Gérer l’epidemie Comme l’hopital C’est à dire en se basant sur des data et l’I À et non à partir de la clinique et des patients conduit à l’echec annoncé
Même si le virus est éradiqué les dégâts psychiques et sociaux seront considérables et je ne parle même pas de la disparition des lieux culturels aussi utiles que les supermarchés et de l’explosion de la pauvreté
Difficile après cette période de faire croire à la sacoche sainte théorie du ruissellement
Bonjour,
Sans vouloir casser le moral …
Ce coronavirus est d’un type particulier contre lequel il n’y a jamais eu de vaccin (je ne retrouve plus la source). Ce qui signifie que si les scientifiques trouvent quelque chose qui fonctionne, disons assez bien, ce sera la première fois contre ce type de »bestiolle ».
Au point où l’humanité se trouve, je me demande si la piste d’un confinement mondial ne serait pas à envisager.
Quant à sa mise en œuvre …, demandons à nos amis chinois qui savent faire.