Un périlleux chemin reste à parcourir pour que le plan de relance européen entre en vigueur, mais de nouvelles misères lui sont faites sans attendre.
Le gouvernement espagnol a décidé de ne pas profiter avant 2024 des prêts qu’il comporte. Avec une bonne raison, l’offre qu’il rencontre sur le marché est aux meilleures conditions, il serait dommage de s’en priver. D’autant qu’elle n’est assortie d’aucune conditionnalité ni de complications bureaucratiques. Si cette décision devait faire des émules, le plan de Bruxelles serait réduit à 310 milliards d’euros de subvention avant répartition entre les pays, ce qui sur trois ans représente 0,7% du PIB de l’Union européenne.
C’est d’autant plus maigre qu’il a été conçu dans la perspective d’une reprise économique en « V » qui n’est plus du tout d’actualité. Décidément, le tournant historique annoncé avec fracas n’en est pas un. De quoi sera fait l’avenir dans ces conditions ? D’une poursuite de la politique monétaire de la BCE aussi longue que pourra et d’une tendance à resserrer les boulons de la politique budgétaire, mais cette dernière sera-t-elle tenable ?
Aucun autre pays que l’Allemagne n’a la possibilité de puiser dans ses réserves accumulées pour ne pas continuer à emprunter, dans le cas probable où la règle du déficit zéro serait réactivée. Les autres pays de la zone euro n’auront probablement pas d’autre solution que d’accroître leur endettement qui dépasse déjà les 10.800 milliards d’euros.