Résignés, 800 réfugiés auraient accepté de rentrer dans leur nouveau camp en construction, selon le ministère grec des migrations. Tous les autres s’y refusent obstinément, épuisés et affamés. Ils dorment à la dure sur les bords de route, dans les champs et dans des bâtiments abandonnés. Pas de quoi crier victoire.
Ajoutant à l’ignominie, les autorités grecques tentent d’en reporter la faute sur eux en dénonçant le chantage que les réfugiés auraient exercé à leur encontre en brulant leur camp pour obtenir d’être transférés sur le continent. Un geste désespéré, s’il est avéré, le seul qui leur restait.
La révolte se poursuit sur l’île de Lesbos sous la forme d’un refus de s’enregistrer et d’accéder au nouveau camp, l’expérience de Moria est un véritable repoussoir. On sait quand on y rentre, on ne sait pas quand on en sort. Pour agrémenter la seule option qui est offerte aux réfugiés, les nouvelles installations seraient dépourvues de matelas et de douches, les tentes alignées au cordeau sous un soleil de plomb et dans une chaleur étouffante. Les demandeurs d’asile sont traités comme du bétail.
La réponse européenne est dérisoire. Les offres gouvernementales ne sont pas à la mesure des besoins. Et l’on attend ce que va bien pouvoir signifier un partage de responsabilité avec les autorités grecques de l’hypothétique gestion du nouveau camp, s’il est obtenu que contraints par leur condition intenable, les réfugiés le rejoignent finalement, ce qui n’est pas gagné. Pour le gouvernement grec, qui l’a proposé, cela permettrait d’impliquer les dirigeants européens.
La réaction a été vive en Allemagne, où des manifestations massives en faveur de l’accueil des réfugiés ont eu lieu, et où 180 villes ont manifesté leur souhait d’y participer. Sous cette pression, une nouvelle décision gouvernementale est attendue demain mercredi. Un contingent dont le chiffre n’est pas fixé pourrait être accueilli, renouant avec le geste précédent. Cela mérite d’autant plus d’être signalé qu’aucun autre pays n’a à ce jour manifesté les mêmes intentions, aucune pression du même ordre n’y ayant été enregistrée. L’Allemagne qui préside actuellement l’Union est à la recherche d’une solution européenne, apprend-on, les sociaux-démocrates membres de la coalition faisant référence au « devoir humanitaire ». On attend la déclaration d’Emmanuel Macron.
Bonjour François,
« »On attend la déclaration d’Emmanuel Macron ».
…
Pareil :
Je n’attends pas grand chose des déclarations du président Macron.
(:-)