Que faut-il relever pour rendre compte de l’état du monde ? La pandémie qui échappe à tout contrôle, en Inde, au Brésil et aux États-Unis, et de son rebond presque partout ailleurs ? Le tournant que représente la nouvelle donne économique et financière fait de récession et de menace déflationniste avancée ? La maîtrise improbable des émissions des gaz à effet de serre alors que le temps est compté ? Il ne manque pas de sujets annonçant une prochaine catastrophe. Mais comment s’y résoudre ?
Côté financier, le panorama ressemble à des eaux dormantes, raison de plus de s’en méfier. Les régulateurs ne voient pas tout, les banques centrales ne peuvent pas tout. On en est réduit, dans l’attente d’un nouvel accès de crise ici ou là, à épingler les dysfonctionnements quand ils affleurent. On note aujourd’hui l’engouement des investisseurs activement à la recherche de rendement pour les « obligations pourries » (les « junk bonds »), ainsi dénommées car elles sont très risquées et donc rémunérées en conséquence.
À la mi-août, les émissions américaines de cette dette étaient de 274 milliards de dollars, soit plus que sur l’ensemble de l’année 2019… En Europe, elles atteignaient en juin 108 milliards d’euros en glissement annuel.
Il y a malaise. Malgré l’accroissement de la quantité disponible de ces titres consécutive à la baisse de leur notation, celle des entreprises émettrices ayant passé dans la catégorie « fallen angels » (anges déchus), les investisseurs rencontrent des difficultés pour en trouver. Les liquidités déversées sur les marchés par les banques centrales dont ils disposent s’accroissent et celles-ci acceptent dorénavant ces titres en garanties, réduisant d’autant le marché des « obligations pourries ».
À force d’achats massifs sur ce marché, les investisseurs prennent le risque grandissant de la venue d’une vague de faillites touchant les entreprises émettrices de ces titres. L’interrogation porte sur leur simultanéité ou leur étalement dans le temps grâce à des mesures de retardement des gouvernements et des banques centrales. Aux prix du maintien en vie, décrié par les tenants de l’orthodoxie, d’entreprises « zombies » sans avenir.
La problématique de leur recapitalisation est donc également centrale si l’on veut prémunir les investisseurs d’importantes pertes. Il y a du transfert financier dans l’air ! Dernier exemple en date : par un détournement de la destination des fonds du livret A, consacrés au logement social, la Caisse des dépôts va en France contribuer à cette recapitalisation avec une épargne des particuliers qui est regardée avec les yeux de Chimène.
Le Medef, pardon le gouvernement, veut également prélever un milliard sur le 1% patronal (qui dans les faits doit plutôt se situer autour des 0,45%).
Même FO s’en offusque, c’est dire !
« la Caisse des dépôts va en France contribuer à cette recapitalisation avec une épargne des particuliers (livret A)… »
bonjour, est-on certain de cette information « capital » ?
Officiellement le Livret A sert à ça
Circonstances exceptionnelles, il va maintenant servir à ça
Mais seuls de mauvais esprits pourraient penser qu’une partie de cette manne va se retrouver chez Renault ou Airbus. Tss, tss.
ce livret A comme son confrère le « LDD et solidaire » devient aussi vraiment solidaire à son tour … puisse-t-il rester solide également …. Merci
cordialement