L’emballage des vieilles idées conformistes n’y fera rien, la pensée bourgeoise des nantis imprègne les responsables politiques « en responsabilité » comme ils disent. Le changement se résume aux têtes et n’intervient pas dans les têtes. Mais trop de communication tue la communication.
Les statues assurant pour l’éternité des hommages désormais inconvenants ne doivent pas être déboulonnées dit le président français en titre. Le patrimoine est l’une de ces valeurs sur lesquelles reposent les acquis, les vieilles pierres sont des témoignages qu’il ne faut pas effacer. Au prétexte de ne pas réécrire l’histoire, il est interdit de revenir sur ses épisodes les moins reluisants, l’amnésie collective doit être entretenue, les pages de l’esclavage et de la colonisation sont tournées pour mieux les oublier. L’hypocrisie doit régner.
Une autre chanson très serinée va être entendue sur tous les tons. Au nom des déficits, il va falloir faire des sacrifices sans qu’il soit question de les partager. C’est ce que cache le refus de lever les impôts, ce prétexte pour ne pas imposer la fortune et les revenus financiers. Certes, il va falloir procéder avec modération cette fois-ci, pas comme aux lendemains de la précédente crise, mais l’objectif poursuivi ne change pas. La stratégie de la peur est pour l’instant remisée, elle n’est pas abandonnée. L’austérité va simplement être graduée et s’étirer dans le temps. Les gros malins au pouvoir connaissent les grosses ficelles ! L’héritage, dont celle des idées, est une vertu chérie des bons bourgeois. « Ma cassette ! ma cassette…! ».
Benoit Cœuré, présentement installé à la Banque des Règlements Internationaux (BRI) – qualifiée rituellement de « banque centrale des banques centrales », ce qui ne veut rien dire – a dernièrement poussé un cri du cœur : « si on annule une fois les créances des banques centrales sur les États, on le refera inévitablement »: il ne faut pas créer de précédent. Adopter un taux négatif, passe encore car cela profite à certains, à condition de ne pas aller plus loin. Un faux argument massue sert de justification, les banques centrales étant propriété de l’État (ce qui n’est pas le cas de la Fed américaine), « ses concitoyens finiraient par essuyer les pertes ». Ce qui justifie de les faire assumer par les mêmes autrement, si l’on comprend bien ! On ne touche pas à la rente, sinon que deviendrait le capitalisme ? Tout au plus peut-on en dernière instance suspendre pour un temps le payement des intérêts et du capital, est-il admis.
La dictature de l’argent est la plus sournoise d’entre toutes.
L’emballage des vieilles idées conformistes n’y fera rien, la pensée bourgeoise des nantis imprègne les responsables politiques « en responsabilité » comme ils disent.
L’obéissance des politiciens professionnels aux plus puissants des intérêts privés pouvait certainement s’expliquer au siècle dernier par des croyances idéologiques. Mais au 21ème siècle, l’explication par la seule idéologie n’est plus suffisante pour expliquer l’opiniâtreté avec laquelle sont poursuivies les destructions sociales et environnementales en cours.
La politique monétaire, budgétaire et fiscale du pays étant verrouillée par les traités européens, il est plus juste de dire que la caste politique se voyant autorisée par les milliardaires contrôlant la quasi-totalité de la presse à accéder « aux responsabilités », n’est plus qu’une simple courroie de transmission. De simples laquais au service de l’argent.
En ce sens, le terme de dictature est bien le seul qui convient. Et une dictature ne se modifie pas, ne s’amende pas. Celle de l’argent est destinée soit à être détruite, soit à tous nous tuer par climaticide.
Le premier pas, celui sans lequel rien n’est possible, consiste donc à se débarrasser des laquais afin de rompre la courroie de transmission de l’argent. Une idée révolutionnaire qui porte le nom de démocratie : le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Un gouvernement du peuple ?
Mais un peuple libre et émancipé n’a pas besoin d’un gouvernement.
Il y a un gouvernement, parcequ’ il y a un Etat. Et un Etat est une machine d’oppression d’une classe, en ce moment la bourgeoisie.
Un peuple peut il renverser un Etat ?
Certainement pas !
Seules les classes opprimées peuvent le faire.
C’est pourquoi, le peuple si il veut travailler pour lui, doit se trouver une nouvelle classe dirigeante, un nouveau gouvernement, un nouvel Etat.
Et cette nouvelle locomotive est le prolétariat, organisé démocratiquement de bas en haut, jusqu’à un gouvernement ouvrier révolutionnaire.
Le reste, cette incessante litanie de la démocratie formelle, cela se limite à amuser la galerie.
Il me semble qu’il y a une légère contradiction à écrire qu’un peuple libre et émancipé n’a pas besoin d’un gouvernement et de terminer quelques lignes plus tard en disant que le peuple… doit se trouver un nouveau gouvernement.
Quant à l’État, ce n’est pas en lui-même le problème. C’est au contraire un outil indispensable pour structurer une nation. Sans lui, pas d’hôpitaux publics, pas d’école publique, pas de police, pas de réseaux de transport ou d’énergie intégrés, pas de diplomatie, etc. Le problème actuel, très grave et même mortel, est que l’outil étatique est maintenant capté en quasi-totalité par les plus puissants des intérêts privés, ceux qui contrôlent les entreprises du CAC40 et qui sont la cause de la destruction de l’hôpital public ou de la transformation d’une partie des gardiens de la paix en quelque chose qui commence à ressembler vraiment à une milice sud-américaine, au point même d’en inquiéter l’ONU. Cette captation de l’État au profit d’une infime poignée nous conduit directement au chaos.
Il ne s’agit donc pas de détruire l’État et de se couper les deux jambes, mais bien au contraire de le récupérer tout entier au service du bien commun. Chose impossible en l’état des choses, où une caste de politiciens professionnels appuyée sur la haute fonction publique a transformé l’institution en un État néolibéral, c’est-à-dire une simple superstructure au service de nos amis milliardaires.
Il s’agit de mettre en place la démocratie, le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Et pour se faire, d’instaurer des états généraux et une Constituante d’où il ressortira des représentants politiques en CDD, sous contrôle permanent de la population qui pourra mettre fin à tout moment à leur mandat.
Bref, tout l’inverse du système actuel où des milliardaires ont nommé PR un parfait inconnu qui étant sûr d’avoir les pleins pouvoirs pendant cinq ans, puisqu’il dirige dans les faits l’exécutif et contrôle le législatif et une bonne partie du judiciaire, peut se permettre de nous faire collectivement un doigt d’honneur, en nous disant « venez me chercher ».
Pas pour vous contrarier…°(^!^)°…
Afin d’éviter toute polémique « sémantique » (par comparaisons) , ne préféreriez-vous pas le terme moins connoté de « ploutocratie »..?
Sinon , pourquoi?
Ploutocratie, le pouvoir de l’argent. Le terme convient parfaitement ! 😉
Sinon , pourquoi ? Heu, pourquoi quoi ?
» Sinon » aurait pu(du?) être écrit » Si non… » .
Autrement dit si vous aviez rejeté « ploutocratie » , vos raisons m’auraient intéressées… mais comme ce n’est pas le cas…BAV.
Si non. Ach, je comprends ! (vite quand on m’explique longtemps).
Petites précisions sémantiques sur la différence existant entre un oligarque est un ploutocrate.
Avec un exemple, c’est plus simple :
Soit un jeune énarque, petit-chose provincial débordant d’ambitions nombrilistiques, mais censé de par sa fonction être au service du bien commun. Par la méthode du pantouflage (corruption en français courant), embauchez le petit-chose dans une banque d’affaires. Donnez-lui la gestion partielle d’un dossier de fusion-acquisition et offrez-lui un million d’euros, payé non pas sur les fonds propres de la banque, mais par la destruction des emplois en doublon provoquée par la fusion-acquisition. Pour un million d’euros, somme symbolique pour une banque d’affaires, pour ne pas parler d’obole, vous vous êtes donc offert un petit-chose qui sera votre éternel obligé (avec l’espoir d’être réembauché chez vous ou chez vos collègues banksters pour pouvoir se gaver ultérieurement).
Le petit-chose, ancien haut-fonctionnaire au service du bien public a donc été transformé en oligarque au service des intérêts privés. Lesdits intérêts privés constituant la ploutocratie qui gouverne ainsi la populace via ses laquais oligarchiques.
CQFD.
Que les représentants politiques soient ou non en CDD ne change rien sur le fait qu’ils sont des représentants des classes dominantes : la bourgeoisie évidemment, mais aussi jusqu’à un certain point, de la petite bourgeoisie.
Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger sur cette question théorique : la dictature du proletariat n’est pas une question quantitative, mais qualitative.
Les communistes considèrent que le proletariat par son travail crée la richesse de manière gigantesque et décisive.
Le mot ordre des communistes restent de chacun selon ses mérites à chacun selon ses besoins.
Pour arriver à cette fin il faut autre chose qu’une production reposant sur l’initiative individuelle, bourgeoise ou petite bourgeoise.
La petite bourgeoisie, les travailleurs à leur compte , créées aussi de la richesse, mais dans une moindre mesure. Elle ne combat pas le capitalisme et le marché, elle veut que ça lui soit profitable.
Illusion chimérique chez elle !
Donc, quand bien même serait il minoritaire dans le peuple, le prolétariat est une classe fondamentale ( comme la bourgeoisie dans le cadre du capitalisme ).
Le salariat est gage d’avenir, et seul il peut créer les conditions matérielles de l’émancipation humaine.
L’objectif est l’abolition des classes sociales, mais la classe qui abolira les classes, c’est le proletariat.
La démocratie exige que le proletariat dicte sa manière de voir, qu’il prenne et qu’il exerce le pouvoir pour son compte.
Il nous faut donc relativiser les formules vieillottes, bourgeoises, telles que » le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple « .
Osons :
le pouvoir du proletariat, par le proletariat, pour le proletariat… et indirectement, pour l’ensemble des travailleurs. Donc pour une petite bourgeoisie qui survit pour l’instant que grâce aux banques capitalistes.
Pour combien de temps ?
Nulle volonté chez les communistes de nuire à la petite bourgeoisie, seulement leur montrer le grand avantage pour eux de rejoindre le salariat vivant dans les conditions d’un nouveau monde, un monde socialiste et internationaliste.
Ce processus historique existe depuis longtemps dans la paysannerie : le producteur seul et isolé sur son lopin de terre. Où le travailleur vivant et profitant d’une coopérative agricole. Pouvant jouir du droit de partir en vacances sans s’inquiéter pour ses bêtes.
Concluons :
Il se trouve que la désindustrialisation aidant, l’ubérisation du travail, le vieillissement de la population aussi dans des pays comme la France ( un salarié retraité n’est plus tout à fait un salarié ), la classe des salariés n’est plus majoritaire en nombre.
Je passe sur le fait que nombre de salariés actifs, parcequ’ils sont étrangers sont des sous citoyens.
C’est pourquoi il ne faut pas chercher nos difficultés présentes dans la forme de la désignation des élus ( démocratie plus ou moins directe ), mais dans la nature populaire est universelle de ces désignations.
Nous ne sommes pas loin aujourd’hui de vivre dans une société où la grève emmerde énormément… une majorité de la population.
La majorité vote des gouvernements en conséquence !
Que les représentants politiques soient ou non en CDD ne change rien sur le fait qu’ils sont des représentants des classes dominantes : la bourgeoisie évidemment, mais aussi jusqu’à un certain point, de la petite bourgeoisie.
Nos « représentants » ne sont plus maintenant, sauf en paroles, ceux de la petite ou moyenne bourgeoisie, ils sont ceux de la très haute bourgeoisie et de la noblesse financière. C’est bien là la principale utilité du mandat révocatoire qui permet de se débarrasser d’un individu gouvernant ou légiférant contre les intérêts de la majorité. Si tel était actuellement le cas, il y a longtemps que M Macron aurait été renvoyé à ses chères études pour parvenir, enfin, peut-être, à réussir le concours d’entrée à Normal Sup.
Nous avons effectivement déjà eu l’occasion d’échanger sur la dictature du prolétariat. Mais outre que je ne vois pas l’intérêt de remplacer les Macron/Fillon/Sarkozy, komsomolets version Prada, par des komsomolets façon Lada, les ravages du capitalisme financiarisé et mondialisé sont de toutes manières tels, que l’ancienne taxinomie sociale n’est plus valable.
Prenons-nous en exemple, sans révéler de détails privés bien sûr, pour cette démonstration. Après votre passage par les ABPJ, je sais que vous vous revendiquez du monde ouvrier. Pourtant vous travaillez si je me souviens bien dans les transports, c’est-à-dire dans le tertiaire, alors que le monde ouvrier se situe dans le primaire et le secondaire. Quant à moi si mes études et le fait que je sois un travailleur intellectuel indépendant me situe bien dans la petite bourgeoisie suivant la lecture du 19ème siècle, je m’estime en fait appartenir au monde du lumpenprolétariat au 21eme siècle, avec une vision sur l’avenir réduite à sa plus simple expression. Si vous êtes en CDI, ce que je vous souhaite, je considère votre sort comme plus enviable que le mien.
Mais toutes ces considérations sont en passe d’être résolues par le capitalisme lui-même. Dans sa folle fuite en avant, il a commencé par détruire les classes inférieures, puis ce fut au tour des classes moyennes inférieures et c’est maintenant au tour des classes moyennes. Demain (matin), grâce aux effets économiques provoqués par la non-gestion de la pandémie, nul doute que ce sera au tour des classes moyennes supérieures d’être déclassées. Et ne parlons pas du non-avenir de nos enfants qui ne bénéficient pas d’une manière ou d’une autre de la rente capitaliste. Il est inexistant.
Bref, l’Histoire a amplement prouvé que le pouvoir est un poison mortel pour l’espèce et qu’il a une nette tendance à transformer les gens les plus raisonnables en fous furieux (voir la version de l’anneau de puissance de Sauron pour la métaphore littéraire). C’est bien pourquoi il faut diluer le pouvoir le plus possible et que la bonne réponse n’est pas la croyance en une avant-garde éclairée (premiers de cordée en novlangue), mais l’instauration de la démocratie.
La représentation politique, indispensable en l’état des technologies, doit non seulement être provisoire, voire transitoire en cas de dévoiement, mais dans l’idéal elle devra être perçue par ceux et celles qui l’incarneront comme une charge. Pour ne pas dire une corvée démocratique.
Un petit tour et un seul, et je retourne cultiver mon champ.