À force de virages, allons-nous finir par avoir le tournis ? Les résultats des élections municipales sont clairement un tournant alors qu’Emmanuel Macron tente de négocier le sien. Peut-on dans ces conditions ajouter quelque chose à la déferlante étourdissante de commentaires ?
Impossible de faire parler les abstentionnistes, on le sait ! Si un faisceau de raisons a pu en susciter un aussi grand nombre, il n’est pas interdit de penser que la défiance envers le monde politique y est pour quelque chose. Même les maires qui s’en croyaient préservés sont atteints et les lamentations sur l’érosion de la démocratie n’y font rien. Ses formes ont cessé de faire leurs preuves, d’autres sont recherchées et à trouver.
Les écologistes ont été les grands gagnants, non sans raison. Dans l’éventail des candidatures, ils sont ressentis comme étant les plus porteurs du changement. Ils sont en phase avec les initiatives touchant à l’amélioration de la vie courante, sous tous ses aspects, ainsi qu’à la préservation de l’environnement. Aux discours a succédé l’action afin de commencer à changer de vie, imprimant une poussée manifeste.
L’épisode marseillais va laisser des traces. Alors que les listes unitaires de gauche ont marqué des points significatifs dans tout le pays, une candidature d’un autre type y a émergé sous le label du « printemps marseillais ». Le résultat de la convergence de nombreuses initiatives prises en dehors des partis traditionnels, qui a créé pour finir un appel d’air. Ni à leur initiative, ni contre eux. Que la mairie soit ou non gagnée, ce qui n’est pas sans importance, Marseille restera un exemple.
Des points d’appui municipaux ont été gagnés afin de mettre en œuvre une autre politique, avec comme enjeu d’y parvenir. Tout ramener à la prochaine échéance électorale serait lamentable, d’autant qu’il y a différentes manières de la préparer, en utilisant les municipalités conquises afin de faire des petits grâce à la force de l’exemple.
L’écologie (au sens scientifique du terme) s’impose comme une évidence à la jeunesse, qui est défiante, vis à vis du modèle politique de leur aînés. C’est une variable non négligeable car absentionniste!