Le monde financier n’est pas avare de surprises ! Comment des embellies boursières peuvent-elles intervenir dans le contexte de récession prolongée actuelle ? Les marchés auraient confiance dans l’avenir, est-il seriné à chaque fois, ce qui mérite d’y regarder d’un peu plus près, d’autant que les dégringolades succèdent aux embellies.
Le mystère a été éclairci en France par l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui a noté depuis le début de mars dernier l’entrée de plus de 150.000 nouveaux petits investisseurs sur le marché boursier. Ne craignant pas, à tort, de se faire bruler les ailes, ceux-ci ont voulu saisir l’occasion créée par la baisse massive de la valeur des actions, dans l’espoir qu’après la pluie viendra le beau temps et que leur cours remontera, ce qui a tout de la prophétie auto-réalisatrice ! Où la confiance va-t-elle se nicher ? La réponse est au casino, dans la salle des bandits manchots des salles réservées aux petits parieurs.
Les analystes s’interrogent sur l’existence ou non de bulles financières qui n’ont pas d’autre destin que de crever, ne laissant alors aux boursicoteurs que les yeux pour pleurer s’ils n’ont pas vendu entretemps. En vérité, ils sont à chaque fois les victimes d’une pyramide de Ponzi. L’escroquerie est institutionnalisée.
Les petits investisseurs alimentent la hausse des cours par leurs achats, au mépris de toute considération économique sur la valeur des entreprises dont ils achètent les actions. Cela a été dernièrement particulièrement visible avec les achats massifs des actions du loueur automobile Hertz, qui est pourtant en très mauvaise posture. La crainte de louper une bonne occasion est le moteur, oubliant tout jugement rationnel.
La Bourse, c’est une loterie piégée, où les gagnants sont les investisseurs « avertis » et les perdants ceux qui ne le sont pas. Il en ressort des valorisations boursières reposant sur du sable, sans rapport avec les performances économiques qui peuvent être attendues. N’est-ce pas le propre de tout le système financier d’aujourd’hui ?
Les hedge funds qui rencontraient quelques soucis ont l’espoir de se refaire une santé avec la levée de l’interdiction de la vente à découvert promulguée dans une large partie de l’Europe. Cela leur a permis de parier aussitôt sur la chute des canards boiteux, notamment dans le transport aérien et l’industrie automobile, au moment où les gouvernements soutenaient ces secteurs pour éviter des faillites. Les hedge funds ne sont toutefois pas seuls en cause, car ils ne pourraient procéder à leurs spéculations s’ils ne trouvaient des détenteurs des actifs objets de leurs paris qui leurs prêtent moyennant finance. Les fonds d’investissement comme BlackRock et State Street n’y rechignent pas, leurs prêts leur permettent d’engranger des milliards de dollars chaque année. La vente à découvert est un pari reposant sur la déconfiture économique, l’illustration aboutie du caractère parasitaire du système financier. Ses défenseurs acharnés la justifie en expliquant qu’ils choisissent comme cible ceux qui sont condamnés, des croque-morts en quelque sorte. On ne saurait mieux dire.
Mais la vente à découvert n’est plus ce qu’elle était. Le trading à haute fréquence qui a monté en puissance sur les places boursières gâche le métier. Jamais à court, les financiers lui accorde un rôle positif en prétendant qu’il favorise « la liquidité ». De quoi s’agit-il ? de faciliter les achats et ventes d’actifs sur le marché en trouvant toujours une contrepartie (un vendeur ou en acheteur), en d’autres termes d’alimenter la spéculation financière.
On apprend aussi que les banques françaises voudraient se délester de leurs crédits garantis par l’État en les titrisant, à condition toutefois de trouver preneurs (car ces créances perdraient alors leur garantie). Pourtant, leur risque est très limité pour les banques et ces crédits ne leurs coûtent presque rien en fonds propres. La raison en est qu’elles anticipent une montée en flèche des faillites d’entreprises, ainsi que des pertes sur les crédits accordés antérieurement, et qu’elles cherchent à mettre au point un mécanisme pour s’en protéger en réactivant la titrisation qui est dans des basses eaux.
Ces histoires sont sans fin.
Je pense que ce qui m’est arrivé récemment devrait vous intéresser.
Il y a plus de 15 ans j’ai souscrit une assurance vie auprès de Mutavie. En mars cette année, j’ai eu la surprise de constater que mon contrat jusqu’alors contracté en euros se trouvait scindé en deux parties. 80% en euros et les 20 restants en actions OFI cotées en bourse. J’ai retiré mes « billes » aussitôt pour protéger mon épargne.
Je suppose que nous sommes des dizaines ou centaines de milliers à avoir subi cette modification de contrat. J’en ai conclu que la bourse s’en est trouvée dynamisée, ce qui ne saurait durer longtemps.
Qu’en pensez-vous ?
En ces temps durables de bas taux obligataires, les gestionnaires d’assurance-vie ne veulent plus garantir le capital.
Je vous remercie.