La monarchie républicaine et la nomination de conseillers du Prince vont bien ensemble. Rien d’étonnant de la part d’Emmanuel Macron, dont la nomination d’un nouveau conseil révèle l’un des pans de son personnage. Les conseils se succèdent, avec le même usage et la même désinvolture à l’occasion.
Un conseil d’économistes va donc rejoindre le conseil scientifique. Présidé par un drôle d’attelage composé de Jean Tirole et d’Olivier Blanchard. Autant dire que l’espoir qu’ils soient porteurs de « nouvelles doctrines » selon les mots d’un conseiller du chef de l’État non identifié cité par Le Monde, est une mauvaise plaisanterie étant donné les idées qui opposent les deux hommes du sérail. Idem pour la composition du conseil, que le même a le front de présenter comme « homogène ».
La composition du conseil importe peu, sachant qu’il a fallu jouer des coudes pour certains courtisans de métier afin d’y être admis. Les noms de ceux qui en ont été exclus est plus significatif. Pas de trace d’Esther Duflo, de Thomas Piketty, ou de Gabriel Zucman parmi les conseillers du Prince ! L’aventure n’est pas au rendez-vous.
On est d’autant plus rassuré que « leurs travaux n’épuiseront pas les sujets » et que le président ne se sentira pas obligé de suivre leurs conseils éclairés. La politique reprend le dessus, à moins que ce ne soit la communication, ce péché mignon. Les grands aiment s’entourer pour se valoriser, c’est petit !
Très, très petit.
Ce n’est plus de la politique, mais du théâtre.
Des ombres s’agitent en vain et personne ne les croit.