À Bruxelles, la clarté n’est pas au rendez-vous ! Les 1.000 milliards d’euros de subventions ne sont plus que la moitié, 250 milliards de prêts étant proposés en complément. Pour l’emporter, Ursula von der Leyen brandit le risque de fracturation permanente de l’Europe.
La Grèce n’est plus le seul mouton noir, elle est désormais accompagnée par l’Italie, l’Espagne et le Portugal, pour ne pas mentionner le cas de la France par décence… Et sa proposition intervient au lendemain de l’avertissement de Christine Lagarde qui annonce une récession deux fois plus profonde que lors de la précédente crise de 2008.
Il subsiste cependant deux grandes zones d’ombre à résorber. À quelles conditions et pour quels usages les subventions vont-elles être accordées, comment la Commission les remboursera-t-elle ? Il y a donc encore du lest à lâcher si les récalcitrants, désormais dénommés « les frugaux », continuent de faire les difficiles et les discussions vont l’être selon le ministre français qui, à ce stade, ne veut pas entendre parler de conditionnalités. Il est déjà envisagé que le prochain sommet convoqué par le 18 juin prochain ne conclut pas, l’unanimité étant requise, ce qui renverra en juillet pour connaître le fin mot de l’histoire…
Entre les décisions des 27 et celles de la BCE, nous aurons probablement à cette date une vision plus claire des marges de manœuvre effectives dont chaque gouvernement européen disposera. Des enveloppes seraient déjà préparées, l’Italie et l’Espagne étant les premiers bénéficiaires de la distribution des subventions. Idem pour les prêts, qu’il faudra rembourser. Mais, encore une fois, il faudra prendre en compte la contribution de chacun au remboursement de l’emprunt de la Commission, car l’augmentation de ses ressources propres sous forme de nouvelles taxes recueillies directement, si elles sont acceptées, sera loin du compte.