« Combien de temps allons-nous pouvoir tenir à ce régime là ? » L’appel à la reprise du travail se fait pressant et comminatoire dans le monde des affaires. Non sans donner lieu à de sérieux dérapages verbaux sur le thème du rattrapage dont les salariés vont être comptables. La relance promet d’être le fil rouge de la stratégie de déconfinement sélectif.
On avait déjà appris que certaines grandes entreprises comme Airbus avaient bénéficié de passe-droits dans la distribution des masques, au détriment des soignants. 20 milliards d’euros sont maintenant dégagés par le gouvernement français au titre du soutien des « fleurons industriels », afin d’éviter que « des pans entiers de l’économie françaises soient engloutis », a fait valoir le ministre Bruno Le Maire.
Ces fonds sont destinés à permettre des nationalisations temporaires qui proscriront toute participation majoritaire donnant le contrôle de l’entreprise ainsi soutenue (un ange anciennement privatisé appelé Air France passe…) Ce financement est égal à l’enveloppe du soutien au chômage partiel et nettement supérieur à celle qui est consacrée à l’aide des PME et des indépendants (presque 6 milliards). Le total du nouveau plan atteint 100 milliards d’euros.
Philippe Darmayan, le président du patronat de la métallurgie, représente 42.000 entreprises et un million et demi d’emplois. Il a sonné l’alerte : « l’automobile est à moins 80 % d’activité, l’aéronautique quasiment à l’arrêt, la sidérurgie à moins 80 %. Cela ne peut pas durer très longtemps. Sans quoi nous allons nous retrouver demain face à une série de faillites ». Pour y palier, il assure que la reprise sera effectuée dans « des conditions sanitaires irréprochables ». Mais cela va plus loin, toutes les industries sont liées entre elles est-il plaidé, avec comme exemple que la fabrication des masques dépend du fonctionnement des industries du papier, de la couture et du plastique… Comment résister à un tel argument ?
Vient l’heure des comptes. Avec son plan de 100 milliards d’euros, le gouvernement français creuse le plus imposant déficit public depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Selon les prévisions actuelles, établies sur la base d’une récession de 6% cette année, la dette française devrait atteindre 112% du PIB fin 2020.
En fait de prévisions et d’estimations, une star de l’activité de conseil, Matthieu Courtecuisse, écrit dans Les Échos que « le coût d’une journée de confinement est autour de 5 milliards d’euros, directement transférés dans la dette publique nationale ». Ce qui le conduit à s’interroger à propos de l’avenir des régimes de protection sociale. Et il annonce le programme minimum : « les Français devront accepter la fin des RTT, la diminution du nombre de jours fériés et le recul de l’âge de la retraite ». Puis il assène : « ce sont les règles les plus basiques de la vie humaine et de son organisation – l’économie – qui vont s’appliquer. Si nous aimons nos aînés, nous ne pouvons pas sacrifier ni le présent, ni nos enfants. »
À l’église parisienne Saint-Nicolas du Chardonnet, ce haut lieu de l’intégrisme catholique, la messe de Pâques a été célébrée au mépris des règles du confinement. Mais l’intégrisme n’est pas réservé aux seuls fidèles qui s’y sont retrouvés.
Si ils touchent aux acquis sociaux il faudra qu’ils le payent.
Tout le monde paye ses impots en France, plus d’évasion fiscal, d’optimisation de l’impot. Plus de CICE, plus de rédutions des charges socials.
Si nous les pauvres nous devons payer , que les riches crachent aussi.
Au vu de la stratégie qui transparait et nous est envoyée en ballon d’essai, M.Courtecuisse et consoeurs risquent de finir au menu d’un barbecue improvisé.
Dans ce qui ressemblerait à un buffet géant d’été, il faudra y ajouter comme plat de choix, les éminents dirigeants de paradis fiscaux, d’entreprises pratiquant l’évasion fiscale à outrance, la fraude fiscale,etc …
« La stratégie du choc » comme décrite dans le livre de Naomi Klein en téléchargement ci-dessous comme horizon à court et moyen terme.
https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=http://anthropopedagogie.com/wp-content/uploads/2019/01/La-strategie-du-choc-Naomi-Klein1.pdf&ved=2ahUKEwihrYigzeXoAhXLxYUKHZusA1YQFjAAegQIARAB&usg=AOvVaw3nRskm5TQI95cOh1pqyQF1
De la lutte des classes à la guerre civile, les distances étaient floues.
Le COVID-19 vient rompre les digues et dissiper les brumes livrant les premières images d’un monde nouveau ponctuées d’avertissements agressifs donnant le ton de ceux qui commandent et désignant ceux qui doivent obéir.
Une première passe d’arme.
Dans un contexte européen à plus de 50000 morts, de pareilles menaces n’effrayent que les mouches.
Evitable l’affrontement ?
Rien n’est écrit.
Et pour le trésor ( « de guerre » )…. Deux revenants… :
https://www.lalibre.be/economie/decideurs-chroniqueurs/l-etat-belge-doit-lancer-un-gigantesque-emprunt-public-5e9575499978e2284162a5a4