Peut-on encore douter de la grande fragilité du système financier ? Un vent de panique, l’expression n’est pas trop forte, a recommencé à souffler ce lundi matin et la dégringolade boursière vire au krach en Europe, faisant suite à la chute intervenue sur les places asiatiques. Dans l’affolement, les capitaux refluent massivement vers le marché obligataire, faisant encore baisser les taux. Celui des titres américains à 10 ans est passé la nuit dernière sous les 0,5 %.
Le cours du pétrole s’effondre sous le double effet de la chute de la demande chinoise et de la rupture des accords entre l’Arabie Saoudite et la Russie destinés à le soutenir. Mais le pire est à venir quand les effets de la rupture des chaînes d’approvisionnement des entreprises dont les dirigeants n’ont pas idée vont être pleinement ressentis. Ces chaines ont de nombreux maillons et ne se limitent pas aux fournisseurs directs, leurs propres fournisseurs sont également en cause et ne sont pas connus, et ainsi de suite…. La dépendance peut se nicher dans des petites pièces dont on ne soucie pas mais qui se révèlent indispensables quand elles font défaut.
Circonstance aggravante, en Chine comme en Allemagne ou en Italie, les régions industrielles exportatrices sont les plus touchées par la pandémie du coronavirus. Et les GAFA ne sont pas épargnés aux États-Unis, ayant leurs principales installations dans l’État de Washington, dont la capitale est Seattle, où un grand nombre de cas d’infection est enregistré.
Il n’est plus nécessaire de faire appel à des mécanismes financiers souterrains complexes, la fragilité du système se manifeste actuellement au grand jour. Les grands détenteurs de capitaux connaissent leur monde mieux que nous et cherchent à se mettre à l’abri. Pour une fois, on peut leur faire confiance.