“Je veux être clair: aucune entrée illégale ne sera tolérée”, a martelé le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis. « Il y a eu hier 9.600 tentatives de violer nos frontières, qui toutes ont été déjouées » a depuis déclaré le ministre adjoint grec de la Défense, pour qui le droit d’asile n’existe pas davantage puisqu’on ne peut même pas demander son exercice. Il a d’ailleurs oublié dans le décompte de son communiqué victorieux les réfugiés qui sont parvenus en Grèce en traversant la rivière Évros qui fait frontière avec la Turquie ainsi que ceux qui ont débarqué sur l’ile de Lesbos.
Mettant à exécution ses menaces, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a ouvert les frontières vers la Grèce et la Bulgarie, et l’on a immédiatement assisté à une ruée de familles de réfugiés qui ont été bloqués par des clôtures aux entrées de la Grèce et refoulés par des gaz lacrymogènes, sans abri et sous des températures glaciales. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), souvent en petits groupes, ils seraient au total 13.000 le long des 212 kilomètres de cette frontière terrestre. Hier samedi, le président turc a mis les points sur les « i » : « Qu’avons-nous fait hier ? Nous avons ouvert les portes. Nous n’allons pas fermer les portes ».
Ne parvenant pas à garantir grâce à des pressions européennes la création en Syrie d’une zone destinée à fixer un million de déplacés syriens, il favorise la création d’une autre dans le no man’s land séparant les frontières grecque et turque afin de montrer qu’il ne plaisante pas. L’autocrate est le dos au mur après s’être lancé dans des aventures militaires en Syrie et en Libye, qui l’opposent directement ou indirectement aux forces russes.
Dépassés par les évènements, les autorités européennes ont exprimé leur « préoccupation », se disant prêtes à fournir une aide à la Grèce et à la Bulgarie pour mieux se barricader. Emmanuel Macron a quant à lui exprimé « sa très forte préoccupation sur la catastrophe humanitaire en cours » (en Syrie), appelé à un cessez-le-feu durable et demandé à la Turquie de faire preuve de « coopération sur la gestion des flux migratoires ». Il n’est même plus question de réfugiés, dont le terme est tout simplement banni. Tout cela ne mène pas loin et donne un avant-goût de ce qui se passera lorsque les températures monteront et que des territoires entiers deviendront inhospitaliers.
« Tout cela ne mène pas loin et donne un avant-goût de ce qui se passera lorsque les températures monteront et que des territoires entiers deviendront inhospitaliers. »
De notre envoyé spécial dans le (proche) futur, les images des ultimes négociations autour du dernier point d’eau (légèrement radioactif) :
https://youtu.be/avjdKTqiVvQ
J’ai mal à mon Humanité.
Chacun sait ce qu’il y a à faire, ou alors ceux qui savent ne parlent pas assez fort. Je finis franchement par douter que tout cela ne finisse pas en barbarie.
Au milieu d’une scène planétaire où l’ignoble se dispute avec l’abomination, et où la bêtise se mesure à la saloperie :
Entre une masse de décérébrés, des élites corrompues et avides, des hallucinés de la science, des gangs, des bisounours, des religieux, des sectes, des ôtes toi de là que je m’y mette, des peines à joindre les deux bouts, des laissés pour comptes, des déjà à la rue, des amoureux qui ne voient plus rien, des encore trop jeunes, des déjà trop vieux, des j’ai des traites à payer, et les y a un match à la télé, suivi par les on va faire les courses y a plus rien dans le frigo, moi je dis, ça va être super chaud quand les températures vont monter pour sur !
« Désormais on se lève et on se barre »
https://www.liberation.fr/debats/2020/03/01/cesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212
Dans un style assez similaire, on ne parle pas encore d’instaurer la démocratie (le pouvoir du peuple, pas de l’argent comme dans la « représentativité »), mais on s’en rapproche:
Allons-y donc pour les motions de censure. On a signé, avec les autres, mais sans illusion : c’est du bidon. De l’agitation, qui demeure dans le ronron des institutions. Nous ferons, à coup sûr, de belles diatribes à la tribune, nous dénoncerons le « passage en force », le « LBD parlementaire », et d’autres formules mieux léchées encore, ironiques et véhémentes. Le Premier ministre donnera la réplique, et la majorité applaudira en cadence, puis se lèvera pour une standing ovation, avant de voter le rejet. Peut-être les médias évoqueront-ils « une ambiance électrique », mais qui y croit encore ? Qui croit encore à ce théâtre sans suspense ? Qui croit encore que la démocratie se passe ici ?
Un seul homme compte : le président.
La République, c’est lui.
La démocratie, c’est lui.
Le reste suit.
François Ruffin
Bonjour,
Le blog de P. Jorion recommande depuis des années le blog http://www.greekcrisis.fr/ de l’historien et ethnologue Panagiotis Grigoriou. Les deux derniers articles montrent désormais l’enjeu du processus en cours sur les îles de Lesbos et de Chios pour l’ensemble des peuples européens
Le travail de Panagiotis est, à ma connaissance, le seul compte-rendu en langue française, du vécu du peuple grec, c’est-à-dire de son éradication physique en tant que peuple et nation par captation de son patrimoine.
Voudriez-vous ici ouvrir un dialogue avec Panagiotis, notamment sur le rôle de Soros dans l’organisation du désastre grec, dont il semble que Panagiotis soit mieux informés que nous ne le sommes.
« Car ailleurs, aux îles grecques de la mer Égée et notamment à Lesbos, les migrants musulmans instrumentalisés par les mafieux des ONG sur place, ONG soutenues par l’ONU, l’UE, Berlin et par la nébuleuse Sóros, sèment désormais la pagaille attaquant et menaçant ouvertement la population grecque. Entre autres violences et pillages, ces dernières semaines ont eu lieu des incendies d’habitations et d’entrepôts et même le pillage d’hôpitaux, comme sur l’île de Leros, et ce n’est qu’un début. »
P. Grigoriou : Point de non-retour ( http://www.greekcrisis.fr/2020/02/Fr0765.html )
Invasion ante portas
http://www.greekcrisis.fr/2020/03/Fr0768.html#deb
Les armes ont parlé
http://www.greekcrisis.fr/2020/02/Fr0767.html#deb
Bien à vous,
Jean-Luce Morlie
Non merci ! je crains fort que Panagiotis ait un peu
disjoncté avec son histoire d’ONG mafieuses.
Je pense que beaucoup de Grecs ne vont pas tarder à disjoncter, si on laisse en l’état ce qui arrive à leur frontière.
Nous sommes tous collectivement responsables, EU, Russie, USA, Chine, la solution est collective, dire que les grecs ne sont pas généreux comme je peux le lire souvent en ce moment est d’une bêtise crasse.
Tous les jeunes de ce Monde en souffrance ne viendront pas en courbant l’échine, mais en levant le poing, ils savent grâce à internet, que la vie est quand même encore pépére sous nos cieux, alors que chez eux tombent les bombes qu’on fabrique, et question climat, ils savent qu’on consomme grave plus qu’eux. Non, il viendront et exigeront. Alors les premières populations au contact en bordure de l’UE vont certainement commencer à se faire un peu dessus. Voilà notre responsabilité collective.
Ils viennent ici, parce que contrairement aux régimes autoritaires périphérique à l’UE qui généralement assument les manifestations de leur puissance (violence et force), nous clamons à longueur de temps nos idéaux que nous foulons aux pieds allègrement en fait.
Vite, vite, prenons nos responsabilités ! Changeons de système, ouvrons les portes, et faisons tomber les ogres et les accapareurs de tous poils.