Le gouvernement de coalition PSOE-Podemos qui était en gestation depuis la signature d’un accord préliminaire en novembre dernier devrait voir très prochainement le jour. Un programme de gouvernement va être dévoilé aujourd’hui et, afin d’en permettre l’investiture au Parlement, l’abstention de l’ERC catalane a également été négociée avec succès.
D’après la presse espagnole le programme prévoit une augmentation des impôts pour les revenus les plus élevés ainsi que sur les transactions financières, et un taux minimum de 15% sur les bénéfices des entreprises, porté à 18% pour les banques. Côté dépenses, il est notamment prévu d’augmenter le salaire minimum de 60% et les mesures touchant les retraites du précédent gouvernement seront annulées : les pensions ne seront plus liées à l’espérance de vie et aux résultats économiques du pays.
Avec 120 députés pour le PSOE et 35 pour Podemos, la majorité des 350 sièges du Parlement n’est pas atteinte, et la coalition va devoir compter sur le vote ou l’abstention de petites formations ainsi que de l’ERC. Avec à la clé la reconnaissance de l’impunité de leur leader, Oriol Junqueras, afin qu’il puisse sortir de prison après avoir été condamné à 13 ans de détention pour sédition, ainsi que l’ouverture de négociations sur l’évolution du statut de la Catalogne.
Entre temps, la Cour de justice européenne avait pris une décision qui a produit une tempête au sein de la droite espagnole, selon laquelle Oriol Junqueras était député européen à partir du moment où il avait été élu, même s’il n’avait pas eu la possibilité de prêter serment. À ce titre, il bénéficiait de l’immunité et devait donc être libéré afin de pouvoir y satisfaire.
La crise politique européenne connait un nouvel épisode, plus prometteur en Espagne qu’en Italie, où les conditions d’une scission se précisent au sein du Mouvement des 5 étoiles, après celle qu’a suscité Matteo Renzi au sein du Parti démocrate, et où Matteo Salvini attend toujours son heure.