Les banques centrales « ne croient plus à la croissance » et leur politique monétaire est « génératrice d’anticipations pessimistes autoréalisatrices ». Le mystère est levé, le coupable est tout désigné ! Dans une tribune parue dans Les Échos, Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France et directeur général du FMI (pour s’en tenir là), nous apporte ses lumières !
Farouchement opposé à la politique de création monétaire et de taux zéro des banques centrales, il dénonce l’impasse dans laquelle elles se trouvent. Avec comme effet l’apparition de la « trappe à liquidité » de Keynes – cette classique faute de traduction de « piège à liquidité » (liquidity trap) – et une « propension à maintenir les avoirs liquides » au lieu d’investir dans l’investissement productif.
Lorsqu’on en vient aux remèdes, il enfourche sans s’y attarder des « réformes structurelles » qui « ne peuvent pas être mises en œuvre par de la création monétaire », ce dont on conviendra aisément. Il faudrait aussi « désacraliser la cible d’inflation de 2% », en l’abaissant puisqu’elle ne peut pas être atteinte, supprimant ainsi toute justification à la poursuite des mesures de création monétaire… Ainsi, le tour serait joué ! L’encre n’a pas fini de couler à propos de cette cible.
Tout est affaire de psychologie pour Jacques de Larosière qui déplore que « les banques centrales ancrent dans les esprits l’idée que les taux d’intérêt vont rester bas pendant une période indéfinie », ce qui produit « un effet déprimant ».
On le serait à moins.