Aux États-Unis, les défauts de remboursement des crédits aux particuliers sont dorénavant scrutés à la loupe, on ne se demande pas pourquoi ! Le crédit automobile et les prêts étudiants sont dans le collimateur. La croissance de ces derniers est problématique car nuisant à l’achat d’une voiture ou d’une maison, les charges de remboursement des crédits s’additionnant.
L’encours des prêts étudiants a dépassé la barre de 1.500 milliards de dollars, les frais d’inscription aux facultés étant de plus en plus élevés, en faisant la deuxième source d’endettement devant le crédit automobile, l’auto étant souvent indispensable pour aller travailler. Cela s’inscrit dans le contexte d’un endettement accru des particuliers qui a dépassé son pic de 2008 lors du début de la crise financière. La leçon des crédits immobiliers « subprime » ayant été retenue, ce sont les taux de défaut sur les crédits automobile et les prêts étudiants qui désormais attirent l’attention.
Chaque année, environ un million d’américains sur les 40 millions qui ont bénéficié d’un prêt étudiant font défaut sur son remboursement, et plus de 7 millions d’américains sont en retard d’au moins 90 jours sur leurs mensualités de remboursement de crédit automobile, un million de plus que lors du pic enregistré en 2010 selon la Fed de New York. Faisant dire à l’un de ses analystes que leur nombre croissant suggère que tous les américains n’ont pas profité de l’amélioration du marché du travail et confirmant l’existence de nombreux laissés pour compte.
Sous toutes ses formes, le crédit au particulier soutient la consommation, ce principal moteur de la croissance. Mais l’accroissement des défauts de remboursement montre les limites de l’exercice et augure mal de la suite. L’inégalité croissante du partage de la richesse, dont les effets peuvent être provisoirement masqués par le crédit, est à terme intenable.
Les derniers chiffres viennent de tomber, la consommation des ménages ne progresse quasiment plus. Si le taux de pauvreté a continué à reculer l’an dernier, les écarts de revenus se sont encore creusés. « La montée des inégalités, le resserrement des conditions d’emprunt et la pénurie de crédit hypothécaire ont considérablement ralenti la reprise de la consommation après la crise, réduisant le PIB de près de 0,3 point chaque année », estime une étude récente d’Oxford Economics.
Si la part des ménages sous le seuil de pauvreté a baissé à nouveau l’an dernier, selon les chiffres du Census Bureau, les inégalités de revenus se sont malgré tout accrues l’an dernier selon l’indice de Gini. Donnant à Elizabeth Warren argument pour sa campagne en faveur de la « reconstruction des classes moyennes ».