On n’en a pas fini, avec le marché des repos. La Fed de New York, plus spécialement chargée de la surveillance et du bon fonctionnement des marchés financiers, est aux premières loges et tente de détecter ce qui s’y passe d’incongru.
Tout tient en une seule question : pourquoi les banques américaines, qui regorgent de liquidités, n’y consacrent pas une partie de leurs réserves et créent une pénurie de dollars ? Une des raisons qui circule en ferait porter la responsabilité à l’arrêt des achats obligataires de la Fed et à ses injections correspondantes de liquidités auxquelles l’habitude avait été prise, exonérant les banques victimes de cette addiction de toute responsabilité.
Les fins limiers de la Fed de New York ne voient pas les choses ainsi et la leur attribuent au contraire. En y regardant de plus près, ils ont trouvé que ces réserves de cash étaient concentrées dans un nombre réduit de mégabanques, comme Citigroup et JPMorgan Chase, et que leurs arbitrages les conduisaient à se rendre là où cela était le plus profitable, notamment sur le marché des devises. Elles seraient animées par la recherche étroite du profit, qu’est-ce qu’ils vont bien chercher !
Poursuivant ses actions sur le marché des repos, la Fed lancera la semaine prochaine trois nouvelles opérations en offrant des prêts à deux semaines afin de maintenir bas son taux qui avait brutalement grimpé. Mais, ce faisant, elle confirme dans leur intérêt celles qui vont chercher ailleurs leur profit… Qu’importe, puisque la Fed est là pour y suppléer !
La leçon qui peut être tirée de la négociation de ce virage dangereux est que les mégabanques dictent leur loi et que la Fed n’a plus qu’à réparer les dégâts. En raison de leur puissance à laquelle rien ne semble pouvoir résister, un démantèlement des GAFAM est actuellement en question aux États-Unis, proposé notamment par la candidate aux primaires démocrates Elizabeth Warren, qui a le vent en poupe. La campagne sur les banques considérées comme trop importantes pour faillir – garanties d’être sauvées en toutes circonstances – avait un propos identique, pourrait-elle s’en trouver relancée ? Il ne faut pas rêver.