Il ne se passe pas de jour sans confirmation que nous ne sommes pas au bout de nos surprises. C’est aujourd’hui au tour de PIMCO, le géant de la gestion obligataire, d’y contribuer en prédisant que des rendements négatifs sur les Treasuries – les titres américains – « ne sont plus inimaginables. »
Dans ce nouveau monde dans lequel nous sommes entrés, il faut donc s’attendre à tout ! Les titres de la dette américaine, cette valeur refuge par excellence, seraient à leur tour atteints. Une telle perspective serait désormais crédible malgré que les rendements des obligations d’État américaines restent parmi les plus élevés des économies développées, reflétant la longue phase de croissance économique de ce pays.
Sous les effets des taux négatifs adoptés par la BCE et la Banque du Japon et de leurs achats massifs d’obligations, 14.000 milliards de dette sont désormais assortis d’un taux négatif, ce qui représente un quart du total mondial de ces titres. Et si la FED suivait les injonctions comminatoires de Donald Trump de baisser son taux d’un point entier en une seule fois, après l’avoir timidement baissé d’un quart de point pour la première fois depuis 2008, quel en serait l’effet ?
Ce serait une mesure spectaculaire destinée habituellement à accompagner un choc économique sévère, dont les conséquences sont difficilement prévisibles. Associées à une reprise des achats de titres – la Fed ayant déjà décidé de cesser de réduire le volume de son bilan, dont la taille est de 3.600 milliards de dollars – les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets, la Fed agissant à l’unisson de la BCE et de la BoJ. Et les Treasuries viendraient grossir les rangs des titres à taux négatif allemands, japonais, français…
Une telle situation donnerait aux gouvernements occidentaux des marges de manœuvre budgétaires que seules, en Europe, les contraintes politiques empêchent d’utiliser. C’est en fait déjà le cas. Et cela ne peut que se confirmer. Faute d’obtempérer aux injonctions présidentielles, la Fed se préparerait à abaisser ses taux à l’occasion de chacune de ses réunions monétaires d’ici la fin de l’année, si l’on en croit l’évolution des futures sur les taux qui reflètent l’opinion des traders.
PS : article corrigé après suppression d’une phrase erronée sur les titres de la dette américaine.
bonjour monsieur Leclerc,
que voulez-vous dire SVP ?
« Les investisseurs pourraient bientôt prétendre être rémunérés pour leurs achats de titres de la dette américaine »…
si les taux deviennent négatifs, parlez-vous d’une rémunération sous forme de commissions répercutées sur leurs propres clients demandeurs de titres ?
bien à vous.
Bonjour,
Oops ! J’ai écris le contraire de ce que je voulais dire ! A maturité, un titre aura alors une valeur inférieure à celle de son acquisition…
Bonjour !
A cette heure, la phrase erronée est toujours telle quelle dans le texte…
Merci, c’est fait. J’avais un problème d’accès à Internet.