Les taux négatifs adoptés par les banques centrales font jaser aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Elles divisent les participants qui s’interrogent : faut-il les considérer comme une opportunité ou au contraire s’en inquiéter ?
Les premiers voient dans la faiblesse des taux d’intérêt qui en résultent une baisse bienvenue de la charge de la dette dans les budgets, ou bien l’occasion de financer à peu de frais une politique d’investissement, tout en mettant plus ou moins ouvertement en cause les règles budgétaires qui y font obstacle. La transition énergétique coûtera plus cher demain, si les taux remontent, c’est une occasion à saisir.
Les seconds sont alarmistes, arguant des difficultés que les banques rencontrent, leur rentabilité s’amoindrissant, toujours prêts à les défendre même quand elles ne jouent pas leur rôle. Ils mettent en garde contre une addiction, allant jusqu’à comparer les taux bas à une véritable drogue, le confort de leurs schémas de pensée perturbé. Et ils dénoncent l’envolée des prix de l’immobilier, et le risque d’une bulle afférent, fruit de l’argent facile. Ils pourraient tout aussi bien s’émouvoir de l’endettement des grandes entreprises qui atteint de notables proportions.
« Les taux sont trop bas pour être honnêtes » s’est exclamé selon l’AFP Ludovic Subran du groupe Allianz, estimant qu’il y a « quelque part de quoi s’en inquiéter. ». Quelque part, mais où ? Pour quelles raisons sont-ils à ce niveau ? Est-ce ou non durable et pourquoi ? Nous ne l’avons malheureusement pas appris à Aix, si l’on en croit les propos de tribune rapportés ! Peut-être l’année prochaine serons-nous éclairés et le débat de cette année tranché ? Patience ! habitée par ses certitudes et bousculée, la « science économique » ne progresse que pas à pas devant tant de nouveauté.
Une émission sur le sujet sur FC récemment :
https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/taux-dinteret-bas-une-bonne-nouvelle-pour-la-croissance-et-les-menages
On y retrouve le Ludovic Subran cité plus haut par FL.