Christine Lagarde à la tête de la BCE, quel choix désastreux ! Là où il fallait un(e) connaisseur(sseuse) des arcanes du système financier faisant autorité, tant vis-à-vis des marchés que des dirigeants européens, ceux-ci ont choisi après quelques 50 heures de négociation une personnalité qui est loin de pouvoir percer le fonctionnement et encore moins les mystères de ce monde d’initiés.
Quelle prise aura-t-elle sur les événements, comment pourra-t-elle a fortiori en créer ? Sera-t-elle même capable de défendre et d’appliquer la politique dont Mario Draghi a déjà tracé les grandes lignes ? Osera-t-elle comme lui s’aventurer sur de nouvelles pistes, celles déjà labourées n’ayant pas donné tous les résultats escomptés ?
Afin qu’elles soient en mesure de faire face lorsque la crise rebondira, ou mieux de s’en prémunir, des débats sont engagés ici et là sur la mission des banques centrales et leurs moyens. Sans faire de procès d’intention, la nouvelle présidente de la BCE fait-elle preuve au FMI d’une telle créativité lorsque l’on constate la politique traditionnelle qu’elle patronne en Argentine, qui conduit le pays dans les mêmes affres que la Grèce ? En tant que directrice générale du FMI, ses actes n’ont pas coïncidé avec ses discours, comme si elle ne faisait qu’effleurer sans plus d’effet les sujets du haut des tribunes et n’était pas aux commandes. Cela risque fort de ne pas changer.
Non sans fondement, un procès en incompétence a déjà commencé ; c’est sous ses auspices que Christine Lagarde débutera ses fonctions, et il n’est pas garanti qu’elle puisse s’en débarrasser par la suite. Au long de sa récente vie professionnelle, ministre de l’Économie et des Finances en France et directrice générale du FMI ensuite, Christine Lagarde a toujours eu besoin d’un mentor. Dans l’environnement de la BCE, où les rigoristes de l’ordo-libéralisme ne manquent pas, sur qui va-t-elle pouvoir s’appuyer ?
Voyons les choses du bon côté :
« La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. »
Françoise Giroud