L’Algérie est plongée dans l’euphorie mais l’incertitude croît. Le système ne réalise pas ce qui lui arrive et tente de se sortir de ce mauvais pas sans y parvenir. Qu’il ait cru pouvoir obtenir gain de cause par le lâchage d’Abdelaziz Bouteflika en dit long sur son incompréhension de la situation.
De son côté, le peuple algérien fait la fête, encouragé par les reculs successifs du système et confiant dans sa force. Mais il n’est porteur d’aucun projet une fois acquis le démantèlement du système.
Dans une telle situation, afin de ne pas s’en tenir à un rendez-vous hebdomadaire de protestation et de garder l’initiative, la perspective d’une assemblée constituante coupant court à toute autre manœuvre serait de circonstance. Elle prolongerait les manifestations des journalistes, des avocats, des magistrats et des architectes qui sont déjà intervenues. La campagne électorale se déroulerait sur une base locale et sur les lieux de travail, sur la base de projets de dispositions sur lesquels l’assemblée élue aurait à se prononcer.
Pour ceux qui s’en souviennent parmi les plus âgés, il pourrait être revenu à la réflexion sur l’autogestion des « biens vacants » – laissés par les colons au lendemain de l’indépendance – afin de se prémunir de la réapparition du système (mêmes causes, mêmes effets).