Curieux mélange de rigueur doctrinale et de pragmatisme, le petit monde des grandes banques centrales occidentales est à l’image du reste : il ne brille pas par ses certitudes. L’adoption d’une politique concertée n’étant pas de saison, le chacun pour soi domine.
La Banque d’Angleterre se prépare à toute éventualité, c’est bien le moins dans sa situation. Elle annonce pouvoir tout aussi bien baisser son taux directeur pour soutenir l’activité, ou l’augmenter afin de juguler une inflation dopée par la chute de la livre sterling. Mais que fera-t-elle si les deux interviennent à la fois ?
La Banque du Japon est au contraire devant une voie toute tracée, mais cela ne la mène nulle part, faute de réanimer l’inflation. Depuis cinq ans, elle s’y escrime avec une politique monétaire ultra-accommodante qui s’appuie sans résultat sur un programme d’achats massifs d’actifs pouvant atteindre la valeur de 625 milliards d’euros par an. En conséquence, la BoJ détient plus de 41 % des titres de la dette publique japonaise, ce qui donne de quoi réfléchir…
La BCE a levé le pied et ne va pas poursuivre la hausse de son principal taux directeur, brisant l’élan annoncé et succédant à la Fed qui avait la première interrompu le sien, démentant la prévision d’une hausse généralisée des taux obligataires. Et Mario Draghi n’exclut rien pour l’avenir, rappelant qu’il dispose d’une boîte à outils monétaires abondamment pourvue. Cela ne sent pas spécialement le retour à l’écurie.
Curieux mélange de rigueur doctrinale et de pragmatisme, le petit monde des grandes banques centrales occidentales est à l’image du reste : il ne brille pas par ses certitudes. L’adoption d’une politique concertée n’étant pas de saison, le chacun pour soi domine.
La Banque d’Angleterre se prépare à toute éventualité, c’est bien le moins dans sa situation. Elle annonce pouvoir tout aussi bien baisser son taux directeur pour soutenir l’activité, ou l’augmenter afin de juguler une inflation dopée par la chute de la livre sterling. Mais que fera-t-elle si les deux interviennent à la fois ?
La Banque du Japon est au contraire devant une voie toute tracée, mais cela ne la mène nulle part, faute de réanimer l’inflation. Depuis cinq ans, elle s’y escrime avec une politique monétaire ultra-accommodante qui s’appuie sans résultat sur un programme d’achats massifs d’actifs pouvant atteindre la valeur de 625 milliards d’euros par an. En conséquence, la BoJ détient plus de 41 % des titres de la dette publique japonaise, ce qui donne de quoi réfléchir…
La BCE a levé le pied et ne va pas poursuivre la hausse de son principal taux directeur, brisant l’élan annoncé et succédant à la Fed qui avait la première interrompu le sien, démentant la prévision d’une hausse généralisée des taux obligataires. Et Mario Draghi n’exclut rien pour l’avenir, rappelant qu’il dispose d’une boîte à outils monétaires abondamment pourvue. Cela ne sent pas spécialement le retour à l’écurie.
À vrai dire, on tourne autour du pot, c’est à dire de la redéfinition de la mission des banques centrales en partant d’une constatation principale : l’inflation n’est plus l’ennemi n°1. De fait, une nouvelle mission étendue s’est imposée durant la décennie passée, pourrait-il n’en rien rester ? Après avoir gonflé leurs bilans avec leurs achats d’actifs massifs, les banques centrales pourront-elle les réduire à leur niveau d’origine ? Un nouveau rôle pourrait leur être assigné afin qu’elles jouent un rôle actif sur le marché de la dette. Car si l’on ne veut pas se résoudre à restructurer celle-ci lorsque elle devient insoutenable alors qu’un défaut pointe à l’horizon, il ne reste plus comme alternative que de la financer ; et les banques centrales, prêteurs en derniers ressorts, sont les clients tout trouvés.
Nous n’en sommes pas encore là, mais une hypothèse intéressante est en discussion au sein de la Fed, selon Mary Daly, la nouvelle présidente de l’antenne de San Francisco qui est une proche de l’ex présidente de la Fed Janet Yellen. Les taux d’intérêt resteraient « l’outil principal » selon elle, mais le bilan pourrait devenir « un outil secondaire mais utilisable plus aisément ». Que veut-elle dire par là sinon que modifier les taux a des conséquences en chaîne difficiles à prévoir, susceptibles d’être dangereuses et suppose beaucoup de prudence dans leur maniement, tandis que les achats sur le marché obligataire sont d’un emploi plus souple et pourraient dans la pratique être privilégiés. C’est faire entrer le loup dans la bergerie !
Une telle politique représenterait une réelle ouverture en permettant de poursuivre la fuite en avant, au moins pour un temps, alors que l’on s’interroge sur la capacité des États à financer leur endettement dans un contexte durable de faible croissance économique. Alors que la vache sacrée allemande du déficit zéro (schwarze Null) présentée comme modèle n’est pas généralisable.
vrai dire, on tourne autour du pot, c’est dire de la redéfinition de la mission des banques centrales en partant d’une constatation centrale : l’inflation n’est plus l’ennemi n°1. De fait, une nouvelle mission étendue s’est imposée durant la décennie passée, pourrait-il n’en rien rester ? Après avoir gonflé leurs bilans avec leurs achats d’actifs massifs, les banques centrales pourront-elle les réduire à leur niveau d’origine ? Un nouveau rôle pourrait leur être assigné afin qu’elles jouent un rôle actif sur le marché de la dette. Car si l’on ne veut pas se résoudre à restructurer celle-ci lorsque elle devient insoutenable et qu’un un défaut pointe à l’horizon, il ne reste plus comme alternative que de la financer ; et les banques centrales, prêteurs en derniers ressorts, sont les clients tout trouvés.
Nous n’en sommes pas encore là, mais une hypothèse intéressante est en discussion au sein de la Fed, selon Mary Daly, la nouvelle présidente de l’antenne de San Francisco de la Fed qui est une proche de l’ex présidente de la Fed Janet Yellen. Les taux d’intérêt resteraient « l’outil principal » selon elle, mais le bilan pourrait devenir « un outil secondaire mais utilisable plus aisément ». Que veut-elle dire par là sinon que modifier les taux a des conséquences en chaîne difficiles a prévoir, susceptibles d’être dangereuses et suppose beaucoup de prudence dans leur maniement, tandis que les achats sur le marché obligataire sont d’un emploi plus souple et pourraient dans la pratique être privilégiés ? C’est faire entrer le loup dans la bergerie !
Une telle politique représenterait une réelle ouverture en permettant de poursuivre la fuite en avant, au moins pour un temps, alors que l’on s’interroge sur la capacité des États à financer leur endettement dans un contexte durable de faible croissance économique. Alors que la vache sacrée allemande du déficit zéro (schwarze Null) présentée comme modèle n’est pas généralisable.