Rien ne va plus ! La hiérarchie militaire américaine n’est pas d’accord avec le retrait des troupes de Syrie annoncé par Donald Trump, et Jerome Powell, le président de la Fed, a fait adopter à l’unanimité des membres du Comité de politique monétaire, drapés dans leur indépendance, une nouvelle augmentation du taux de la banque centrale, en dépit de l’injonction du président américain de ne pas commettre « une nouvelle erreur ». Ce n’est pas seulement à la Maison Blanche mais dans toute la haute administration que règne un grand malaise.
Les investisseurs financiers, qui espéraient le report de cette hausse, ont manifesté leur mécontentement et les grandes bourses mondiales l’ont fait savoir. La réaction a été immédiate à Wall Street et les indices européens se sont ensuite enfoncés dans le rouge. Et le Dow Jones a perdu 9,4 % depuis le début du mois de décembre, sa pire performance depuis 1931.
Les investisseurs espéraient que la Fed enverrait des signes plus prononcés d’adoucissement de son processus de normalisation monétaire, face au risque de ralentissement économique. Mais surtout, ils ne se résolvent pas à la fin du temps béni de l’argent gratuit ou presque auquel ils s’étaient accoutumés. Le Wall Street Journal, qui ne s’en mêle généralement pas, avait d’ailleurs conseillé à la Fed de procéder à une pause. Quant à celle-ci, qui s’interrogeait sur le niveau d’addiction des milieux d’affaires, elle sait désormais à quoi s’en tenir. La banque centrale a donc changé de vocabulaire et ne prévoit plus dans l’avenir que « quelques » hausses graduelles de son taux, ce qui pourrait se concrétiser par la pause demandée par Donald Trump.
Tenant à sa croissance, le président américain ne veut pas qu’il y soit mis des obstacles. Car des taux plus hauts entraînent un renforcement du dollar, ce qui contrecarre les objectifs de réduction du déficit commercial, ralentit le marché immobilier et fait baisser Wall Street dont le succès euphorique jusqu’ici a été sa fierté, le baromètre de sa politique. Mais cette croissance est fragile, beaucoup d’économistes étant sceptiques à propos de son maintien et s’inquiètent de la disparition prochaine de l’impact bénéfique des réductions d’impôts sur la consommation et du creusement du déficit budgétaire. Certains craignent même la venue d’une récession mi-2019 ou en 2020.
Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), les marchés doivent se préparer à une nouvelle année turbulente alors que la Fed et la BCE, en normalisant leur politique monétaire, retirent des liquidités au moment où l’économie mondiale ralentit. À ce compte-là, les banques centrales ne seraient-elles pas un petit peu prisonnières des marchés ?
It matches Uranus in Taurus as from March 2019.. happy new year François! Rosita down south
Pas très optimistes, mais je suis l’avocat du diable.
Avant de démissionner, Trump nous fera peut-être la grâce de foutre par terre Wall-Street , ses pompes et ses œuvres.
Il vaudrait mieux, et de loin, avoir une chute ordonnée et équitable dans ses effets, mais si Trump nous force la main, pourquoi faire la moue, alors qu’attendre est sans espoir.
Visiblement, nous sommes partagés entre conserver les acquis et la nécessité de changer en profondeur. Et pourtant, c’est ici qu’il faut sauter.
Je sais : à vous l’honneur.