L’adoption d’un taux de déficit de 2,4% pendant trois est destinée à financer un programme complet dont voici les principales mesures :
– Revenu du citoyen de 780 euros mensuels pour 6,5 millions d’italiens avec un budget de 10 milliards d’euros.
– Abolition de la hausse de la TVA précédemment prévue.
– Réduction à deux des tranches d’imposition sur les revenus avec à terme prélèvement de 23% des revenus jusqu’à 75.000 euros et 33% au-delà (ce qui est favorable aux très haut revenus).
– Impôts ramenés dès à présent à 15% pour plus d’un million d’auto-entrepreneurs et artisans.
– Modification de la loi sur les retraites permettant à 400.000 travailleurs d’y accéder.
– 15 milliards d’euros affectés aux investissements en plus des 38 milliards déjà alloués
– Fonds de 1,5 milliards d’euros afin d’aider les victimes des banques.
– Revenu du citoyen de 780 euros mensuels pour 6,5 millions d’italiens avec un budget de 10 milliards d’euros.
Ce « revenu de citoyenneté » est un complément de ressources qui garantit un revenu de 780 euros. Il n’est pas universel (il n’est versé qu’aux chômeurs et aux travailleurs qui ont un revenu inférieur à un certain seuil), il n’est pas inconditionnel (il faut s’enregistrer dans un office du travail et accepter un travail d’utilité publique) et il n’est pas individuel mais dépend de la situation familiale.
780 euros mensuels pour 6,5 millions de personnes ça ferait environ 60 milliards par an.
En ce qui concerne les impôts (dont une soit-disant « flat-tax » qui ne comporte pas un seul mais deux taux) il faut noter qu’un des effets de l’évasion fiscale généralisée est que les taux d’imposition tiennent souvent compte de cette évasion et sont « trop élevés ». C’est une situation dont il n’est pas évident de sortir (le gouvernement Monti mis en place par Bruxelles n’y est par exemple pas parvenu.)
Intéressant comme programme. Mis à part le système d’impôt sur le revenu, les autres mesures du programme paraissent socialement plus avantageuses (RSA environ 530 € en France pour une personne seule). A noter la faible taxation des activités telles qu « auto-entrepreneurs » (environ 24% en France) et petits commerces. Moi ça me paraît intelligent. Comme le signalé GL, reste un gros sujet qui décidément devrait être une priorité des gouvernements : comment empêcher l’évasion fiscale (b-a-ba de la loyauté vis à vis des citoyens et des contribuables). Il y a un petit pas vers une politique d’investissement, mais vers quel type d’investissement ?…..Point noir : rien sur la taxation sur des patrimoines, et gros avantage pour les hauts revenus, avec comme conséquence un accroissement des inégalités et une concentration de la richesse, pour une inefficacité économique. Au fond, dans le sens du (mauvais) vent, qui prolonge une tendance d’une société avec une « hyper-classe » d’un côté, et une masse de « petites gens » de l’autre….A ce train, le populisme de droite à encore de beaux jours devant lui….
Plus de 400 milliards de retard dans le paiement des impôts en Italie
Il fatto Quotidiano du 1er octobre 2018: Le Trésor dispose du Registre des échanges financiers, qui contient des informations sur les flux et les soldes des comptes courants et des dépôts. Pourtant il ne les compare pas avec les listes de ceux qui sont en retard pour le paiement de l’impôt. Il n’est donc pas possible de savoir quelle part des 448,9 milliards qui n’ont pas pu être collectés est due par des personnes qui ne peuvent vraiment pas payer. Ce n’est que le 31 août que le directeur sortant Ruffini a commencé à tester la « procédure d’analyse des risques d’évasion fiscale ».
Il est certain que cet énorme tas de fric est loin de pouvoir être récupéré en totalité parce que ceux qui devraient payer ne disposent plus de l’argent (ou sont morts, etc) correspondant mais un dixième de cette somme suffirait probablement à équilibrer le budget.
La part d’impôt effectivement perçue donne une très bonne idée du fonctionnement de la démocratie dans un pays!