Par quel miracle les populistes italiens deviendraient-ils raisonnables une fois parvenus au pouvoir, le choc initial de leur arrivée dissipé ? Certains veulent y croire ou y faire croire, d’autres à encore l’espérer.
Le président italien est à ranger dans la première catégorie, qui use au maximum de ses prérogatives constitutionnelles pour endiguer le dérapage annoncé. C’est lui qui nomme le Premier ministre et qui a son mot à dire pour la nomination des ministres les plus importants. Et il prend son temps, multipliant les consultations pour mieux signifier son poids. Mais, par la suite, s’il pourra encore refuser de promulguer une loi, le sénat sera en mesure de passer outre.
Les deux leaders de la coalition ont choisi de le laisser croire, en demandant à être jugés sur les faits. « Le gouvernement dont nous ferons partie veut faire croître et repartir l’Italie, en respectant toutes les règles et les engagements », a assuré Matteo Salvini. « Laissez-nous commencer d’abord, ensuite vous pourrez nous critiquer, vous en aurez tous les droits, mais laissez-nous commencer », a ajouté Luigi Di Maio. Mais ils ont montré ne pas être à une manœuvre tactique près.
La ministre française chargée des relations européennes, Nathalie Loiseau, s’est voulue représenter le dernier camp, celui de l’espoir. « Les élections italiennes du 4 mars ont constitué une alerte pour toute l’Europe. Elles ont montré l’essoufflement des partis politiques traditionnels en Italie comme ailleurs et les électeurs italiens ont montré leur mécontentement face à l’absence de solidarité européenne – des pays du Nord dans la crise financière, des pays de l’Est dans la crise des migrants. » « Cette alerte nous devons l’entendre et nous devons y répondre », a-t-elle souligné, ajoutant que la montée des populistes en Europe rendait « plus nécessaire et plus urgente que jamais » la refondation de l’Europe proposée par Emmanuel Macron.
Pas question pour autant en effet de soutenir la coalition italienne, car il y a une profonde différence de méthode avec la démarche française. Les Italiens entendent pratiquer une politique de relance en laissant déraper le déficit public et la dette, en spéculant sur les recettes qui en résulteront, au risque de provoquer une crise de l’euro. C’est leur manière de forcer la décision, aux résultats tout aussi aléatoires que ceux que Donald Trump peut espérer, dont la méthode est après tout semblable.
Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission, a naturellement choisi un journal allemand pour exprimer l’attente que « le nouveau gouvernement italien maintienne le cap et mène une politique budgétaire responsable », Jean-Claude Juncker préférant ne pas s’exprimer dans l’immédiat.
Et les marchés dans tout cela ? Ils ne sont pas dans leurs grands jours eux aussi, dans l’attente que l’on entre dans le vif du sujet.
Aujourd’hui on en est arrivé au point où il faut être un peu fou pour oser parier sur un avenir de l’Union Européenne. L’impasse de ce modèle qui a dérivé suivant un mode néolibéral montre jour après jour ces limites. Le silence assourdissant des « élites européennes » pour convaincre les citoyens ordinnaires, montre tout simplement le vide de projet. Macron aura bien essayé, mais prisonnier de son cadre ultraliberal et de plus en plus déconnecté du quotidien du plus grand nombre, cela ne pouvait pas marcher….
D’après Il Fatto Quotidiano c’est Paolo Savona, le ministre de l’économie proposé par la Ligue et approuvé par le M5s, qui pose le plus de problèmes au Président de la république et aux autorités de la zone euro…
La raison: Paolo Savona a osé dire que l’euro est une cage mise en place par l’Allemagne.
Matteo Salvini: “Savona? E’ poco gradito all’establishment”
“Pare che nella lista dei ministri proposta da Lega e M5S ci sia qualcuno poco gradito all’establishment, come Paolo Savona”, un professore “conosciuto in tutto il mondo, con una solida base di studi e di lavoro alle spalle. Che torto ha? Ha osato dire che l’euro è una gabbia studiata dai tedeschi… allora ecco gli attacchi del governo francese, dell’europarlamentare tedesco, del ministro lussemburghese, dei giornali americani… ma allora cosa ci fate votare a fare se quando i popoli votano per un cambiamento, dite ‘attenti che è pericoloso’”.
Così Matteo Salvini, leader della Lega, nel corso di una diretta Fb, a proposito di Paolo Savona, l’uomo che la Lega vorrebbe a capo del ministero dell’Economia.
Bonjour
le cas portugais au sujet duquel il est difficile de trouver quelque analyse dans les médias peut-il être comparé au cas italien en ce qui concerne les mesures économiques et sociétales ?
Les contextes n’ont rien à voir. Le gouvernement socialiste revient dans la mesure du possible sur les mesures d’austérité précédentes tout en restant dans le cadre budgétaire imposé. Ce sont les investissements qui trinquent.