Face au doute grandissant devenu omniprésent, les ministres allemand et français des finances cherchent à faire bonne figure en déclarant que des propositions communes seront présentées au prochain sommet. On est prié de les croire.
À les lire, leurs déclarations ne sont pas si péremptoires. En effet, Bruno Le Maire « croit fermement que nous serons en mesure de trouver un compromis entre la France et l’Allemagne pour le prochain sommet européen en juin », et son homologue Olaf Scholz renchérit en déclarant que « nous travaillons très dur pour trouver des solutions et nous allons y parvenir, je suis très optimiste là-dessus ». Ce n’est pas gagné, la montagne est bien partie pour accoucher d’une souris.
Inutile de revenir sur les détails et les mesures concernant la finalisation de l’Union bancaire et la mutation du MES, qui sont actuellement torturées dans tous les sens pour aboutir à un compromis a minima. Car le champ de celui-ci n’a cessé de se rétrécir les semaines passant.
Après tant de réunions de l’Eurogroupe, de déclarations assurées puis démenties par les faits, tant de dissimulations des véritables positions des ministres derrière leurs propos lénifiants, voire de contre-vérités, quel crédit peut-il encore leur être apporté ? Jusqu’à quand persisteront-ils dans ces dissimulations qui ne trompent plus personne et alimentent une défiance justifiée à leur égard ? Croient-ils encore vraiment tromper leur monde ?
Cette décadence est l’expression de leur impuissance !
Eurogroupe: business as usual…
« Après tant de réunions de l’Eurogroupe, de déclarations assurées puis démenties par les faits, tant de dissimulations des véritables positions des ministres derrière leurs propos lénifiants, voire de contre-vérités, quel crédit peut-il encore leur être apporté ? Jusqu’à quand persisteront-ils dans ces dissimulations qui ne trompent plus personne et alimentent une défiance justifiée à leur égard ? Croient-ils encore vraiment tromper leur monde ?
Cette décadence est l’expression de leur impuissance ! »
Même s’ils ne croient plus à ce qu’ils disent, ce qu’ils disent a pour but de rassurer leurs électeurs. Même si ces électeurs n’y croient pas non plus, ça n’a pas trop mal fonctionné jusqu’ici pour les chefs de gouvernement concernés: aucun d’entre eux ne s’est vu renversé pour n’avoir pas obtenu de l’Eurogroupe les moyens de faire ce qu’il avait promis à ceux qui l’ont élu. Même Alexis Tsipras est resté à la tête de son pays (le Royaume Unis n’étant pas dans l’euro on considérera que le cas de David Cameron ne compte pas.)
Suspendre les réunions à cause des désaccords constatés sur pratiquement tous les sujets importants serait logique mais trop brutal.
À l’inverse, tant qu’aucun gouvernement n’ose affronter la Commission et prendre des décisions importantes et ouvertement contraires aux règles en vigueur, il suffira de déclarations floues sur le report à une date ultérieure de ce qui est envisagé pour donner l’illusion que les choses continuent comme avant.
Il semble que les électeurs de chaque pays aient accepté l’idée que le pouvoir suprême est à Bruxelles (à moins que ce soit à Francfort) et qu’il est inévitable que chaque gouvernement national lui soit soumis. À charge pour chaque chef d’État de noyer le poisson dans des discours fumeux.