Dans la compétition qui oppose les États-Unis et la Chine pour être la première des puissances économiques de la planète, la voie choisie par Donald Trump n’est certainement pas la meilleure. Joseph Stiglitz, qui ne manque pas une occasion de l’accabler, argumente à ce sujet.
Il relève d’abord que la taxation de nombreux produits chinois va avoir comme effet de favoriser l’exportation des mêmes produits par des pays comme le Bangladesh ou le Vietnam. Le déficit commercial sera seulement déplacé, car l’industrie américaine n’a pas les moyens de s’aligner. Et la création supposée de jobs ne sera pas au rendez-vous. D’autant plus qu’une robotisation progressive de la production en fera perdre !
Polémiste, Joseph Stiglitz feint l’étonnement lorsqu’il constate que ce sont ceux-là qui n’avaient pas de mots assez durs pour condamner le protectionnisme et revendiquer les bienfaits du libre-échange qui se rallient désormais sous cette bannière.
Il glisse ensuite que Wall Street pourrait bien être le principal bénéficiaire d’une éventuelle ouverture chinoise, dans le cas où des négociations finiraient par intervenir et aboutir.
Enfin, venant sur le terrain de cette compétition, il constate que la Chine est mieux armée pour faire des progrès dans le domaine clé de l’Intelligence artificielle, faute de toute protection des données personnelles, la constitution de banques de données aussi massives que possible étant la condition de la réussite. Après avoir défendu le charbon, Trump se trompe une fois de plus de bataille.
Concernant les données personnelles hébergées aux Etats Unis d’Amérique du Nord il me semblait qu’elles appartenaient aux fournisseurs de service, à savoir les GAFA, entreprises de droit nord-américain.
Quelle différence avec le droit chinois ?
Un État, quel qu’il soit, « sait » énormément de choses sur ses citoyens. Au minimum: état civil, rapports avec la police, la justice, l’armée, les services des impôts, du cadastre et des douanes, études et diplômes, services sociaux divers, listes électorales, Archives nationales. À cela peuvent éventuellement š’ajouter des informations fournies par les banques, les services de santé et les entreprises (leurs employés, leurs clients, etc.) J’en oublie forcément. Si un Etat dispose des moyens informatiques nécessaires il peut donc, du moins en théorie, faire des rapprochements entre les différents fichiers dont il dispose. Il peut donc savoir beaucoup de choses sur chaque individu en particulier mais aussi en tirer des conclusions plus globales, pour le meilleur (par exemple améliorer la médecine, l’enseignement ou les transports) comme pour le pire.
En France la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) surveille ces choses: les fichiers des administrations et des entreprises ainsi que la nature de ce qu’ils contiennent doivent lui être communiqués. Les rapprochements entre ces fichiers sont soumis à son autorisation (la police ñ’est pas censée savoir à quels journaux vous êtes abonné ni les assureurs ou employeurs avoir accès à vos données médicales). Elle est même censée surveiller le fait que les données devenues inutiles sont effacées. Malheureusement elle ne dispose que de moyens bien trop faibles pour vérifier que la loi est effectivement appliquée (à ma connaissance la pratique est assez éloignée de la théorie.)
En Chine: ?
Mon commentaire concernait nos données personnelles sur la toile qui appartiennent en très grande majorité à des sociétés de droit nord-américains, mais bien sur les Etats ont un grand nombre de fichiers – dont ils ne sont pas supposé croiser les données . . . par ailleurs en France la loi de programmation militaire en préparation prévoit de donner des droit de regard à la police, sans décision de justice, ce qui serait contraire à l’un des fondements d’un Etat de droit « démocratique », à savoir la séparation des pouvoirs !
il y est fait allusion dans cette vidéo de Thinkerview
https://thinkerview.com/big-brother-habite-place-beauvau-exegese-en-libertes/
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/04/11/en-chine-le-fichage-high-tech-des-citoyens_5283869_3216.html
« Depuis le 1er janvier, toute personne morale est dotée d’un code de crédit social unique. Les individus, eux, restent identifiés par leur numéro de carte d’identité, dont la puce électronique stocke déjà de multiples données. L’objectif peut sembler louable : apporter une solution systémique à l’empire de la fraude qu’est la Chine, en repérant, grâce à l’intelligence artificielle et aux données numériques, les comportements délictueux au niveau des individus, des entreprises, mais aussi, en théorie, des agents publics. »
L’identification de chaque citoyen dans les différents fichier par le même numéro – tel que le numéro INSEE plus connu sous le nom de n⁰ de secu – facilite les rapprochements entre ces fichiers mais n’est pas autorisé en France. L’autoriser à la fois dans les listes électorales (dans le but d’éviter qu’on vote deux fois) et les renseignement liés à l’adresse email faciliterait énormément les campagnes électorales….
L’avenir nous dira qui a tout faux.
« L’avenir nous dira qui a tout faux. »
Et on en fera quoi de cette vérité quand le futur sera là? Je comprends bien que maintenant on ne puisse rien faire, puisque le futur n’a pas pu encore émettre ses oracles, mais après ?
Avec cette affirmation d’une profondeur insoupçonnée, c’est soit trop tôt, soit trop tard.
Indétermination maximum, donc.
Une échappée réside dans le « tout faux ».
« tout faux » est trop tranché. Nous savons que la Nature a horreur des extrêmes. Elle évolue la majesté d’un navire de 400000t incapable de virement brusque et de ‘arrière toute’ brutaux. Une bonne administration de la justice céleste ferait que certains ont « faux » à 25%, d’autres à 50%, au mieux ou au pire. Certains qui n’auraient pas participé à ce concours auraient un « non tout faux » quasi parfait. Nulle contradiction ici, l’approche de la perfection est dans la Nature.
Nous commençons à comprendre vaguement que « L’avenir nous dira qui a tout faux » est particulier. Il couvre sans doute tous les possibles mais sans laisser d’en choisir un avant qu’il ne soit trop tard. Comme qui dirait inutile, mieux: vide de sens. Sauf pour les contemplatifs. Ça existe.
Moi, je milite pour un avenir positif: il nous dira que tout le monde est approximativement juste, dans le vrai, right, error free etc…, ou pas trop loin pour la majorité. La minorité, pas trop menacée, se faisant une raison
De toutes façons nous nous trompons si souvent dans nos prévisions qu’un peu d’erreur dans la prévision négative équilibrera le bilan. Ce ne sera que justice.