Les consultations du président de la République Sergio Mattarella en vue de la constitution d’un gouvernement ont débuté. En lice, la ligue d’extrême-droite et le M5S que les commentateurs cataloguent faute de mieux d’antisystème. Les deux formations revendiquent le poste de Président du conseil – le Premier ministre italien – mais l’arithmétique parlementaire ne leur est pas favorable.
Le M5S a en réalité deux fers au feu, reflet de ses ambiguïtés et de son hétérogénéité. Il cherche à désolidariser la Ligue de Berlusconi et pourrait s’entendre avec elle, à titre transitoire, sur le nom d’un Premier ministre acceptable pour les deux parties. Cela serait la continuation de l’accord auquel ils sont déjà parvenus pour se partager les présidences de la Chambre des députés et du Sénat. Il y a dans le programme des deux formations des convergences qui pourraient le justifier – baisse des impôts, lutte contre l’immigration, instauration de coupes sur les retraites des parlementaires et abrogation de la réforme des retraites – mais cela ne fait pas un accord de gouvernement.
Autre hypothèse, scinder le parti démocrate qui pour l’instant se refuse à toute alliance avec le M5S, mais qui est divisé, certains acceptant le dialogue. À ce stade, tout est possible, à condition que Silvio Berlusconi ne soit pas de la partie.
Afin de se présenter comme un parti de gouvernement honorable et rassurer Bruxelles, Luigi Di Maio, le leader du M5S, a l’intention de présenter un projet de loi des finances, s’inscrivant dans le calendrier de la Commission à qui les gouvernements européens doivent le communiquer ce mois d’avril. La mue au sommet du M5S se poursuit, alimentée par le désir opportuniste d’accéder au pouvoir. Né du rejet de la classe politique italienne, la direction de la formation antisystème donne des gages avec un grand sens des opportunités. L’expérience de la conquête des grandes municipalités de Rome et de Turin à néanmoins montré qu’elle n’était pas dans tous les cas en mesure de l’assumer par la suite.
Il y a dans la situation italienne suite à ces élections des potentialités assez intéressantes de déséquilibres et de prise à contre-pied des institutions européennes. Ce qui serait une bonne chose : une situation bloquée voire verrouillée comme celle de l’UE a besoin de désordre, qui fait apparaître de nouveaux degrés de liberté.
Papier qui pourrait être écrit par L’AFP… Donc triste… mi dispiace