Les abeilles sont menacées d’extinction, les oiseaux et insectes disparaissent à vitesse vertigineuse. Nos pratiques agricoles en sont la cause, sans qu’il leur soit porté un coup d’arrêt dans ce qu’elles ont de néfastes. On avait déjà compris, avec les effets climatiques du dégagement de gaz carbonique résultant de l’activité humaine, que nous étions nos pires ennemis. Et enregistré que de puissants intérêts, liés à l’irréductible conformisme ambiant, freinaient la réaction déterminée qui s’impose sans tarder. Cela ne fait que se confirmer.
Les fauves, ours, loups, bisons, zèbres, rhinocéros, éléphants, girafes, hippopotames, et grands singes – en tout cent une espèces de la mégafaune – sont en danger et pour certaines déjà condamnées à l’extinction. Composée de représentants de gouvernements et d’ONG, et faisant autorité, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) annonce qu’une nouvelle « extinction de masse » a commencé. Ce sera la 6ème dans l’histoire de la vie sur cette planète, dont la nouveauté cette fois est de résulter de l’activité humaine.
« Près de 97% des ressources disponibles d’eau dans le monde sont dans des nappes phréatiques transfrontalières », d’où la nécessité d’une « gestion efficace des eaux partagées », a déclaré Benedito Braga, président du Conseil mondial de l’eau à l’occasion du Forum de l’eau qui vient de se tenir au Brésil. Selon son rapport, 3,6 milliards de personnes – près de la moitié de la population mondiale – vivent dans des zones où l’eau peut manquer au moins un mois par an. Elles pourraient être 5,7 milliards en 2050.
À l’issue d’une vaste enquête mondiale, une alerte sur la dégradation des sols et de son impact sur les humains est lancée par une centaine de chercheurs bénévoles de 45 pays pour le compte de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), créée en 2012 à l’initiative de l’ONU. « La dégradation des sols n’est pas un problème isolé: elle affecte de multiples régions et de nombreux habitants du monde. Elle altère la production de nourriture, la qualité de l’eau. Lorsque la terre se dégrade, les gens souvent migrent ». 95% de notre nourriture provient directement ou indirectement de la terre.
Adoptant un autre angle, la Banque mondiale a également publié un rapport portant sur les effets du changement climatique. Elle estime que 143 millions de personnes pourraient devoir se déplacer d’ici à 2050. Soit autant de réfugiés, compte non tenu des guerres. Ces « déplacés climatiques » – une formule à retenir – sont qualifiées de « lame de fond » par l’institution internationale.
On pourrait continuer sur ce mode en évoquant les ravages de la pandémie du diabète, dont l’expansion foudroyante est en rapport étroit avec l’agro-business. L’Organisation mondiale de la santé prévoit 622 millions de diabétiques en 2040, cette maladie qualifiée de sournoise aux nombreuses complications.
L’absence de réaction à ces alarmes convergentes n’a qu’une seule explication : elles sont trop dérangeantes ! Y répondre imposerait des remises en cause dont il n’est pas question.
sans oublier l’évolution des écosystèmes entrainant la mutation des « saletés de virus » (demandez à Paul).
on peut ajouter les cancers… car nous produisons une multitude de substances cancérigènes.
La Terre s’en remettra, et même la vie, dans le scénario le plus extrême ou Homo-Pongo ferait sauter l’ensemble de son stock d’armes nucléaires.
En tenant compte que nous parlons d’échelles de temps géologiques : disons 100 petites années d’hiver nucléaire où l’ensoleillement chuterait de manière drastique, recouvrant les terres émergées d’une croute de glace. Rajoutons ½ petit millénaire pour que l’ensoleillement revenu face disparaître les glaces, et rajoutons ¼ de million d’années (en comptant très large), avant que le niveau de radioactivité soit de nouveau compatible avec des formes de vie complexe.
Restera à la vie environ 500 à 700 millions d’années avant que notre étoile ne débute sa phase de géante rouge et augmente progressivement sa luminosité.
Soit une période équivalente à 10 fois la période de temps écoulée depuis la disparition des dinosaures. Largement de quoi voir apparaitre une forme de vie (réellement) intelligente !
De toutes les manières, Homo-Pongo est voué à disparaitre, soit par extinction catastrophique, soit par modification plus ou moins progressive, plus ou moins brutale, de son patrimoine génétique et hybridation « machinique ».
En ce sens que nous avons toujours modifié notre environnement, animaux et végétaux compris, nous pouvons considérer que nous sommes des êtres artificiels depuis l’invention des outils en pierre, et qu’il est dans notre nature de modifier la Nature.
L’effrayant de la situation actuelle résidant dans le couplage catastrophique entre une technologie chaque jour plus prométhéenne, et nos instincts de primates.
Roberto, voilà une parfaite synthèse !
C’est plutôt mal parti, mais il reste une lueur d’espoir dans la mesure où l’usage des pesticides ne cause pas de dégâts irréversibles pour la totalité des espaces, il y a encore des zones, en ville, dans nos jardins, dans les friches, les zones protégées, où se conserve ce qui reste de la biodiversité. Bien sûr beaucoup de sols sont épuisés, mais la nature peut reprendre ses droits assez rapidement, si on lui en laisse la possibilité.
Des études ont été faites qui attestent du fait qu’effectivement à partir de zones très petites de grands espaces peuvent ensuite retrouver leurs couleurs.
Mais c’est seulement une lueur d’espoir, car le temps presse. Et l’on ne survit pas seulement d’espoir. Et chaque jour qui passe, est du temps précieux de perdu pour amorcer le grand tournant.
Comment partager ce sentiment d’urgence, sans pour autant passer pour une personne sinistre ? Dans une société où le divertissement est roi.
Il ne suffit pas de dire que la situation et grave, que le système est pourri jusqu’à la moelle, il nous faut encore trouver les mots pour toucher le cœur (en sus de la raison) de tous, que chacun se sente concerné, viscéralement.
Les limites de l’espèce Pierre-Yves. La plupart des gens ne veulent surtout pas savoir, chose que les politiciens professionnels ont intégrée depuis longtemps. De la petite enfance au grand âge, notre devise est et restera : stp, raconte-moi une histoire.
François Leclerc dans sa bienséance appelle cela le conformisme. Sans doute que le primatologue en tirerait la conclusion qu’il est préférable de se tromper tous ensemble avec le Chef, que d’avoir raison tout seul. La certitude de la catastrophe est encore préférable à la peur de l’inconnu.
Dit brutalement, nous nous sentirons viscéralement concernés lorsque nous nous sentirons individuellement, personnellement, en danger de mort.
Merci François pour ce billet essentiel.
A propos de la disparition des oiseaux je repensais à la politique imbécile du président Mao qui organisa l’extermination des moineaux (ou autres petits oiseaux). Le résultat fut catastrophique car ils ne mangeaient pas que des graines mais aussi des insectes. Mao était un marxiste qui finalement malgré ses proclamations avait donc bien peu le sens de la dialectique, celle qui est à l’œuvre partout dans la nature, cf. les systèmes écologiques.
Mais son erreur imbécile, typique d’un tyran, avait au moins une excuse : améliorer les récoltes.
Le drame auquel nous sommes confrontés et, il faut l’avouer, impuissants, est qu’il n’ y a absolument aucune raison d’utiliser toutes ces saloperies comme des graines enrobées ou autres. Des études montrent maintenant que les produits introduits à grande échelle ne servent à rien.
Certes une réponse serait : ça sert à faire d’immenses profits mais là aussi on devrait se demander quelle différence il y a humainement entre avoir un milliard ou dix (ou pour un actionnaire quel intérêt réel).
Au fond on est face à un processus inhumain que l’on peut aussi désigner comme la machine à concentrer la richesse.
Pierre Sarton du Jonchay parle parfaitement de cette virtualisation mortifère du système financier.
Comme les balais dans l’Apprenti sorcier, on ne sait plus l’arrêter. Un système dont les maîtres finiront par mourir car sans oiseaux (ou autres être vivants) nous ne pouvons pas vivre. Tout « simplement ».
On en revient au titre du livre de Paul Jorion : « se débarrasser du capitalisme est une question de survie ».
Un petit espoir serait que certains capitalistes finissent aussi par le comprendre mais l’argent rend fou.
« on devrait se demander quelle différence il y a humainement entre avoir un milliard ou dix. Au fond on est face à un processus inhumain que l’on peut aussi désigner comme la machine à concentrer la richesse. »
Concentrer la richesse c’est concentrer un maximum de pouvoir soit en exhibant cette richesse (le roi soleil en son palais de Versailles) soit en la dissimulant (finance de l’ombre, lobies, etc.)
http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/26/la-degradation-des-terres-a-atteint-un-stade-critique_5276647_3244.html
La seule réaction saine et intelligente devant ce constat, c’est de poser son sac, regarder et s’arrêter. Plus facile à dire qu’à faire vu la lancée et la vitesse prise.
En fait ça revient à vouloir vider l’océan avec une cuillère à café. Je crois que tout le monde s’en fout comme disait un certain Monsieur Hulot. Un monde de zombies. Merci de rappeler l’essentiel FL. On n’y arrivera certainement pas, c’est étrange ça ne me rend même plus triste de me dire ça. Mektoub !
Au moins on n’a pas l’autre libéral libertaire de service pour ramener sa fraise en nous expliquant que tout va bien en fait et que rien n’est grave, même que tout va mieux dis donc. Et je dois dire que ça fait du bien de pouvoir déprimer tranquillement à la fraîche sur cette page HTML.
Heureusement nous on a hulot qui vient faire un discours à l’assemblée et après ça va mieux!
Sinon, y a la « Hulotte », pour les petits et les grands…!
https://www.lahulotte.fr/