Une destruction pas créative pour un sou

La vague d’insolvabilité qui plane sur de larges pans de l’économie européenne pourrait entraîner une destruction de richesses sans aucune création en retour, nous sommes entrés dans l’ère de l’économie zombie. 

De nombreuses entreprises sont contraintes d’épuiser leurs réserves de liquidités et d’augmenter leur dette au point de mettre leur solvabilité en question. Les prêts et aides des gouvernements ne font que prolonger le suspens.

De graves dommages ne sont pas traités comme il le faudrait. Une perte temporairement comblée par un prêt est toujours une perte et n’apporte pas de réponse à l’érosion du capital. Les bilans de nombreuses entreprises ont été si gravement touchés que le retour à la normale est douteux et ne les placent pas en situation de contribuer à un renforcement de la croissance. 

Elles n’investissent pas, les simulations de la Banque européenne d’investissement (BEI) montrent que l’investissement des entreprises européennes pourrait chuter de plus de moitié afin de répondre aux besoins de trésorerie prioritaires. Dans les années à venir, on ne peut pas compter sur les entreprises dont les revenus couvrent à peine le service de la dette, même avec des coûts d’emprunt historiquement bas, pour s’engager dans la politique d’investissement dont l’Europe a besoin. Tandis que nombres d’entre elles peuvent au mieux espérer retarder le constat de leur insolvabilité.

Tout cela indique un besoin urgent de recapitaliser une grande partie des entreprises européennes afin de réduire leur surendettement. Leur recapitalisation est particulièrement urgente pour les petites et moyennes entreprises européennes qui ont moins accès aux marchés que leurs homologues américaines.

La solution réside dans l’injection de nouveaux capitaux, provenant soit des contribuables, soit des créanciers via des procédures d’insolvabilité accélérées qui restructurent les entreprises sans les liquider. La Commission a certes assoupli ses règles en matière d’aides d’État, mais l’absence d’une approche de recapitalisation pan-européenne est une occasion manquée. La ligne de défense de ceux qui néanmoins préconisent cette recapitalisation est inacceptable, car il est proposé en toute indécence que les apports publics ne soient pas assortis de droits de vote.

Ce devrait au contraire être un levier permettant d’introduire la démocratie au sein des entreprises, mais pas sous la forme restrictive du classique « contrôle ouvrier » qui ne correspond pas à des aspirations plus profondes à encourager.

 

 

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