Le dos au mur et masqué, à défaut des yeux bandés

La rentrée ne se présente pas bien, pas besoin de craindre de jouer les Cassandre pour le pronostiquer. Le rebond européen de la pandémie s’accompagne d’inquiétudes prononcées à propos d’une timide relance de l’économie qui déjà s’essouffle. Les gouvernements avancent en marchant à reculons afin d’éviter « à tout prix » un reconfinement, mais même sans celui-ci l’activité économique va en ressentir les effets.

Afin d’éviter des faillites en série des entreprises, des garanties publiques aux prêts bancaires ont été accordées, qu’il faudra bien toutefois rembourser, seules les banques étant protégées, ainsi que des moratoires soulageant leur trésorerie qui ont ensuite été prorogés. Comme toujours, il est affecté de traiter comme une crise de liquidité un problème flagrant de solvabilité. Il a seulement été envisagé des renforts en capital, sans trop insister.

Cette esquive ne peut pas être indéfiniment reproduite, les gouvernements vont devoir prendre le problème à bras le corps, ce qu’ils auraient bien aimé éviter. Car on ne se rapproche pas, on s’éloigne au contraire du retour à la normale. L’affectation des fonds du programme de résilience et de relance communautaire va devoir en tenir compte, les consacrant d’avantage à la première de ses missions qu’à la seconde, et chaque gouvernement va être soumis à des pressions grandissantes en vue de faire prioritairement valoir ses intérêts. La transition écologique et le renforcement de la productivité y trouveront difficilement le compte annoncé.

Les voyages vont à nouveau être soumis à des restrictions. Les masques font désormais partie de la vie quotidienne, dans les endroits fermés et de plus en plus dans la rue, ultime barrière avant des confinements localisés. Priorité est donnée à l’action locale pour éviter les mesures nationales. Il va falloir vivre avec le virus, en attendant qu’un vaccin soit disponible. Mais l’OMS avertit qu’il n’y aura peut-être jamais de solution miracle. Les scientifiques revendiquent « l’humilité » devant tout ce qu’ils ignorent. Et il n’est plus question de faire d’un futur vaccin un « bien commun », les gouvernements s’étant engagés dans une course afin de se le réserver moyennant finance. Une belle occasion est ratée, mais comment s’en étonner ?

Toujours à la recherche d’un répit pour ne pas affronter la réalité, les autorités cherchent à l’éviter à coup d’expédients. C’est raté !

2 réponses sur “Le dos au mur et masqué, à défaut des yeux bandés”

  1. Jonas Salk, véritable inventeur avec Albert Sabin du vaccin contre la poliomyélite, n’a jamais breveté son vaccin afin d’en permettre une plus large diffusion.A qui lui demanda qui détenait le brevet, il répondit, en véritable philanthrope : « Eh bien, au peuple je dirais. Il n’y a pas de brevet. Pourrait-on breveter le soleil ? »
    https://www.creapharma.ch/jonas-salk-createur-vaccin-polio.htm
    https://www.polio-france.org/poliomyelite/un-peu-dhistoire/
    « Les parents avaient notamment peurs lorsque leurs enfants se rendaient à la piscine ou au cinéma, des sources potentielles de contamination. »
    Fin mai 2020, plus de 100 équipes de scientifiques à travers le monde menaient des recherches pour trouver un nouveau vaccin contre le SARS-CoV-2 à l’origine du Covid-191. Retour sur le vaccin Salk contre la polio, également une maladie virale, qui a été une véritable avancée médicale dans les années 1950. Après la 2ème guerre mondiale, la poliomyélite (polio) était un fléau qui menait à la paralysie de milliers d’enfants dans le monde. Chez environ 1% des personnes infectées, la maladie provoque une paralysie douloureuse en général des jambes et souvent irréversible. Aux Etats-Unis une importante collecte de fond a permis d’accélérer le financement de recherches. La poliomyélite touche principalement les enfants de moins de 5 ans, comme le signale l’OMS. En 2020 la polio n’est toujours par éradiquée dans le monde.

  2. « … il est affecté de traiter comme une crise de liquidité un problème flagrant de solvabilité … »

    La bourgeoisie est solvable, qu’elle autre classe sociale pourrait l’être plus qu’elle ?

    Il ne s’agit donc pas d’une crise de solvabilité, mais d’une crise de rentabilité. Le capital a bien du mal à faire des petits, et c’est plus qu’ennuyeux pour la bourgeoisie, puisque le but ultime du capitalisme, c’est de valoriser le capital.

    Nous sommes proche de la mort clinique du capitalisme, et cette bourgeoisie qui assoit sa domination de classe sur ce système de rentabilisation du capital, ne peut pas, ne pas à terme, réagir violemment et trouver une solution radicale, à la crise structurelle de son système.

    Il faudra détruire en masse du capital et des forces productives, détruire des hommes, dans le monde, ces travailleurs armés des moyens modernes de production ne cessant d’abonder en produits et services, des marchés toujours plus saturés.

    Pour l’instant on use d’artifices et de fausses monnaies pour maintenir en vie les entreprises, pratiquement toutes entreprises zombies ( d’un point de vue capitaliste ). Mais cette politique de soutien va bientôt devoir se terminer, faute de quoi ce sera les devises internationales, qui de part leurs poids et leurs abondances, les rendront inopérantes dans leur rôle joué.

    Comme tout autre marchandise, le prix d’une monnaie est déterminé par la loi de l’offre et de la demande.

    Ce qui est beau est rare, or ce qui est rare est cher, donc ce qui est abondant comme le dollar aujourd’hui … est moche !

    C’est sur la base de ce constat objectif de l’impasse du capitalisme, qu’il nous faut observer les gesticulations en France ( par exemple ), de ces partis d’oppositions, lançant leurs champions à l’assaut de l’Elysée.

    Tous sans exception, un peu comme au USA, promettent monts et merveilles, puisque eux une fois aux affaires, doubleront encore l’injection de liquidité dans le circuit, afin de rendre la terre plus belle, plus verte ! Des pyromanes !

    Comme ils sont moches ces politiciens à la Jadot et à la Mélenchon à ne pas mesurer la profondeur de la crise historique actuelle.

    Ils se projettent en 2022 comme si rien de grave ne se développait sous nos yeux.

    La responsabilité des directions des organisations ouvrières va être immense.

    Cette responsabilité historique doit les pousser à constituer un front unique ouvrier, aussi bien sur notre terrain de prédilection de la lutte des classes, que dans la perspective des présidentielles qui arrivent.

    L’idée est de permettre au Travail de gagner les élections du Capital.

    1- Partis et syndicats ouvriers font bloc, constituent un front unique ouvrier électoral, et proposent aux autres partis de la gauche ( non ouvrier ) d’organiser ensemble une primaire.

    2- A cette primaire à gauche, un peu comme celle de 2017, les partis et syndicats ouvriers avance leur candidat ouvrier. Personnellement je pense que Besancenot ferait très bien l’affaire.

    3- Lors de cette primaire à gauche, que chacun exprime sa manière de voir. Nul doute que la sociale-libérale Royal, l’ apologiste d’un capitalisme vert Jadot ( voir Piolle ), le populiste démago Mélenchon, en feront des tonnes à présenter leurs solutions à la crise du capitalisme, dans le capitalisme. Charge sera donné au représentant ouvrier Besancenot, de jouer sa petite musique et se contenter de promettre d’abroger la V république une fois président.

    Que l’électorat de gauche tranche démocratiquement, et choisisse son candidat unique de la gauche à présenter contre Macron et Lepen à la présidentielle en 2022.

    Nous pourrions vivre une vraie surprise si nous donnions la parole à notre électorat, une même surprise que celle ayant vu un socialiste frondeur terrasser des compétiteurs à la Valls !

    D’ici 2022 la situation du capitalisme ne va pouvoir que s’aggraver. Il est certain qu’un candidat comme Besancenot, qui s’engagerait à en finir avec le bonapartisme bourgeois, qui appellerait à l’élection à la proportionnelle intégrale d’une convention révolutionnaire, ouvrirait la possibilité démocratique, à ce que ce soit au peuple de trouver des solutions à la crise du capitalisme.

    Il faut partout faire connaitre cette politique et vaincre les réticences à la tête des organisations ouvrières.

    Labeur sans soin, labeur de rien.

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