Italie, partie remise pour Salvini

Le Mouvement des 5 étoiles est en chute libre, si l’on en croit les résultats des élections dans la petite région d’Ombrie, entre la Toscane et le Latium (Florence et Rome). De 27% aux précédentes élections, il est tombé à 7,4%, faisant planer une menace sur la poursuite de la coalition gouvernementale formée avec le parti démocrate (PD).

Avec 37% des voix, Matteo Salvini triomphe et attend son heure, tandis que la formation fasciste Fratelli d’Italia atteint 10,4 %. Avec la Ligue, elle remporte les élections. Une analyse du scrutin montre que la moitié des anciens électeurs du Mouvement des 5 étoiles ne s’est pas déplacée pour voter en raison de son alliance avec le PD, un parti de l’establishment qu’il vouait hier aux gémonies. Luigi Di Maio est le ministre des Affaires étrangères du gouvernement, mais ses électeurs n’en ont rien à faire et abandonnent un parti qui leur avait promis une redistribution des revenus et n’y est parvenu que très marginalement, voilà ce qu’ils jugent.

Luigi Di Maio peut caresser l’idée qu’une cure d’opposition est la seule possibilité de redresser la barre, mais le risque est désormais grand qu’à la faveur d’une nouvelle élection la Ligue devienne majoritaire et que Matteo Salvini ait les moyens de faire adopter une loi électorale destinée à pérenniser son pouvoir. Matteo Renzi attend de son côté un moment propice pour jouer sa carte dissidente du PD, avec le même effet prévisible.

Les autorités européennes n’en ont pas fini avec l’Italie, récoltant ce qu’elles ont semé en imposant une politique d’austérité budgétaire conduisant à la récession. Et il ne faut pas trop croire dans les promesses de Matteo Salvini vis-à-vis de l’euro, qui a déjà opéré un tournant à 180 degrés à ce propos. Ce n’est pas avec sa « flat tax », cadeau aux riches contribuables, qu’il va répondre aux attentes populaires, mais sa démagogie chauviniste est comme on l’a vu porteuse. Le pays a connu des antécédents désastreux.

Les prochaines élections dans la place forte du PD, l’Émilie-Romagne dont la capitale est Bologne, auront lieu en janvier de l’année prochaine, mais rien ne garantit que le gouvernement tiendra jusque-là. Et, si la dégringolade du Mouvement des 5 étoiles se confirme à cette occasion, il tombera et la route sera ouverte pour Matteo Salvini.

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