Dans l’immédiat, le régime désormais aux mains de l’armée utilise les gendarmes pour empêcher des premières manifestations en semaine, en prélude à l’interdiction de plus grandes, et pour finir par celles du vendredi à la faveur du véritable coup de force que représenterait l’occupation du terrain pour empêcher le rassemblement.
L’objectif poursuivi est aussi de préserver la direction de l’UGTA, le syndicat algérien, qui est vivement mise en cause, et de couper court à la contestation interne à sa base. Pas question de laisser se tenir le congrès extraordinaire réclamé par les contestataires qui veulent la tête d’Abdelmadjid Sidi-Saïd, son secrétaire général inamovible.
Tel semble être le plan B d’Ahmed Gaïd Salah, le chef d’État-major de l’armée, qui ne peut avancer ses pions sous la pression de la rue. À cette stratégie d’étouffement progressif du mouvement, comment celui-ci va-t-il réagir ?
Et avec un âge médian de 28 ans, aucune chance pour que le régime puisse organiser un « Grand débat » pour gagner du temps et faire baisser la pression.