Pour combattre un pesant silence

Le sort des réfugiés est devenu chose secondaire depuis que leur exode via la Turquie et la Libye a été interrompu et que d’autres urgences sont apparues. Coincés dans des poches dans des conditions souvent innommables, ils ont perdu tout espoir d’atteindre le refuge qu’ils recherchaient. Grandeur et décadence, la surveillance des frontières européennes est désormais sous-traitée au gouvernement turc et aux acteurs du chaos libyen.

Petit à petit, les autorités européennes sont parvenues à leurs fins. Font exception les réfugiés parvenus en Italie et en Grèce dont le sort au quotidien n’est pas si enviable.

Avec l’arrivée du Printemps, le nombre des arrivants traversant le fleuve frontalier Évros ou la mer Égée s’accroit. La section grecque de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a enregistré 7.300 nouvelles arrivées en Grèce par la mer entre les 1er janvier et 22 avril 2018, soit une hausse de 35% par rapport à la même période de l’année dernière. En avril, les autorités grecques ont dénombré 2.700 arrivées à Évros, dans une région où les capacités d’accueil sont très réduites. Dans les cinq îles où sont entassés dans des camps les réfugiés, les centres d’accueil sont surpeuplés et les rixes sont quotidiennes.

La plupart des navires des ONG ont dû suspendre leurs opérations de sauvetage au large des côtes libyennes, les gardes-côtes libyens formés en Europe récupérant les réfugiés pour les ramener systématiquement au pays. SOS Méditerranée est parvenue à maintenir sa présence et ses opérations mais dénonce « les conditions actuelles de sauvetage en mer, toujours plus compliquées et avec des transferts de responsabilité confus et périlleux pendant les opérations  ». Signe des pressions exercées, le navire espagnol d’une ONG a été placé sous séquestre par la justice italienne.

Envers et contre tout, le sauvetage en mer libyenne bénéficie d’un nouveau soutien. Deux Français dont un pilote de ligne ont acheté et équipé un petit avion disposant d’une grande autonomie pour patrouiller dans la zone maritime où se concentrent le maximum de sauvetages et d’interceptions des réfugiés afin de repérer leurs embarcations et signaler leur position. Vues d’en haut, elles sont beaucoup plus visibles qu’au ras des vagues.

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