Coin de ciel bleu en Espagne

Dans un premier temps, l’arrivée en fanfare de Podemos en Espagne n’a pas répondu aux espoirs suscités, et celle de Syriza en Grèce pas davantage. Puis est intervenue la formation d’une coalition entre le Mouvement des 5 étoiles et la Ligue de Matteo Salvini. Ces rebondissements successifs de la crise politique européenne n’ont pas été réjouissants pour ceux qui attendaient un renouveau et l’émergence de nouveaux mouvements rompant avec les partis de gouvernement. Mais on ne peut pas en rester là.

Dans la tradition des coups de menton

La Ligue a gagné la bataille de l’opinion italienne. Les sondages lui accordent une confortable avance vis-à-vis du Mouvement des 5 étoiles (M5S), renversant le rapport de force des élections législatives. Son score a progressé de 17% à 34% tandis celui du M5S a rétrogradé de 32% à 22%. La coalition en est sortie déséquilibrée, rendant toute opposition à la politique de la Ligue encore plus difficile à mener en son sein. Et le M5S, parti hétérogène et à faible encadrement, concède de plus en plus de terrain.

Les polarisations se renforcent et alimentent le démantèlement

Dans la série « la crise politique européenne multiforme s’approfondit », c’est au tour de l’Espagne d’apporter sa contribution. En rejetant le compromis proposé par le Premier ministre socialiste qui cherche à obtenir leur vote pour son projet de budget, les indépendantistes catalans semblent avoir décidé de la chute de son gouvernement, sauf retournement. Car il n’y a pas d’adoption possible sans le vote de leurs élus.

L’Espagne a trouvé son extrême-droite

Avec les résultats des élections régionales andalouses, l’Espagne est à nouveau atteinte par la crise politique qui secoue toute l’Europe, sous le double effet de la chute du PSOE et du score inattendu par les sondages de Vox, la formation d’extrême-droite qui accède à un parlement régional. Depuis la mort de Franco en 1975, c’est une première. La gauche ayant perdu la majorité, une formule va devoir être trouvée pour diriger la région la plus peuplée d’Espagne, mais pas la plus riche, restée depuis 1992 aux mains du PSOE seul ou en coalition.

Il faudrait inventer les réfugiés s’ils n’existaient pas

L’Aquarius est à quai dans le port de Marseille, dans l’attente qui se présente longue de l’obtention d’un hypothétique pavillon lui permettant de reprendre sa mission de sauvetage. Reprenant symboliquement le flambeau, le Mare Jonio et l’Astral poursuivent sa veille dans les eaux internationales au large de la Libye, mais pour combien de temps encore ? Pour les autorités européennes, les ONG sont des fauteurs de trouble dont l’action humanitaire doit impérativement cesser, ils ne sont pas loin du but.