L’Allemagne vire à droite

Une crise politique profonde continue de couver en Allemagne. Le quatrième mandat d’Angela Merkel, qui sera le dernier, n’est pas parti pour ressembler aux précédents. Il devient secondaire de spéculer sur ses marges de manœuvre, la chancelière préférant dorénavant substituer aux compromis européens l’affirmation prioritaire des intérêts allemands devant l’agression de Donald Trump. Raison pour laquelle elle entend monter en puissance à Bruxelles afin de tout verrouiller.

Trump joue le démantèlement de l’Europe

Comme il est difficile de l’ignorer, les autorités européennes ont les plus grandes difficultés à régler leurs propres différents, ou à les masquer. Si cela ne suffisait pas pour aggraver le démantèlement de l’Union européenne et de l’union monétaire, on peut compter sur Donald Trump pour appuyer là où cela fait mal afin de les diviser d’avantage. Car sa stratégie est clairement d’imposer à terme à chacun de ses membres de négocier des accords commerciaux bilatéraux dans le cadre de rapports de forces favorables.

L’Union européenne bientôt sous le régime de l’apartheid

La proportion qu’a pris la crise des réfugiés est à la mesure de l’état de démantèlement de l’Union et de l’incapacité des autorités européennes à y faire face. Soumise au chantage des députés de la CDU, Angela Merkel n’a pas eu le choix, elle a dû accepter le compromis avec Horst Seehofer qu’elle avait refusé la veille. La dynamique de fermeture des frontières externes va se poursuivre à l’intérieur de la zone de Schengen.

Le SPD donne de sérieux gages à Merkel

Pour ceux qui n’avaient pas compris et qui se berçaient de faux espoirs, est-ce maintenant plus clair ? « Un ministre des finances allemand est un Allemand ministre des finances a déclaré Olaf Scholz, le nouveau ministre des finances, l’affiliation à un parti ne joue là aucun rôle ».

Membre du SPD, il a nommé l’un des plus hauts dirigeants de la banque Goldman Sachs, le co-président du directoire de Goldman Sachs pour l’Allemagne et l’Autriche, Jörg Kukies, secrétaire d’État en charge de l’Europe et des marchés financiers.

Afin de ne pas risquer de céder à la tentation, de donner … Lire la suite

LES MOYENS DE SES AMBITIONS, par François Leclerc

Billet invité.

Luis de Guindos, ministre des finances de Mariano Rajoy et ancien collaborateur de Goldman Sachs, va être le premier à occuper un des nombreux sièges européens prochainement vacants, la vice-présidence de la BCE. Le petit monde européen bruisse déjà de rumeurs sur les nominations qui vont suivre, faites d’équilibres géopolitiques savants. Les deux gros morceaux sont les présidences de la BCE et de la Commission.