Ces marches à ne pas rater

Il est « crucial » que le plan de relance européen soit un « succès » pour Christine Lagarde. Mais à quelle renonciation les dirigeants européens vont-ils devoir consentir pour lever le veto des gouvernements polonais et hongrois, car ils peuvent espérer trouver un arrangement avec le Parlement européen. La préservation de l’État de droit est mal partie dans ces deux pays, expression de la poursuite du démantèlement de l’Europe.

En avant à reculons

Malgré les affirmations contraires, le contrôle de la pandémie est perdu en Espagne, en France, au Royaume Uni, en Belgique et aux États-Unis si l’on s’en tient aux grands pays occidentaux. La progression irrésistible du nombre des infections ne laisse aucun doute et l’augmentation des malades en soins intensifs va suivre en raison d’un effet retard. De quoi s’interroger sur la stratégie à reculons suivie par Emmanuel Macron.

Les annonces prématurées d’accord internationaux se succèdent

Les grandes négociations internationales et européennes avancent à pas de tortue, avec toujours le risque de ne pas aboutir. Le sommet européen des 15 et 16 octobre prochains va tenter de franchir les obstacles à l’adoption du plan de relance posés par les États membres ou le Parlement. Mais le débat sur la fiscalité internationale engagé au sein de l’OCDE n’est pas mieux parti pour l’instant.

Ces temps nouveaux et difficiles qu’ils affrontent

Les dirigeants européens concentrent leurs réflexions sur l’adoption de compromis en raison de leurs divisions. Quitte à repousser à plus tard le plus important d’entre eux, celui qui ouvrira la voie à la ratification du plan de relance communautaire. Lors de leur sommet d’aujourd’hui et de demain, ils vont tenter d’avancer prioritairement sur deux dossiers : les sanctions à propos de la Biélorussie et les négociations avec le gouvernement  turc, ce dernier sujet inquiétant les chypriotes qui craignent un accord contraire à leurs intérêts.

La déconstruction de l’Europe est en marche

Les voyous s’apprécient et se confortent entre eux. Donald Trump n’a pas l’apanage des comportements cyniques et provocateurs qui font florès, ce qui doit interroger. Au sein de l’Union européenne, le Hongrois Viktor Orbán ne dépare pas et entend tenir la dragée hautes aux autres dirigeants européens afin de couper court à la pression qu’ils exercent pour lui faire respecter l’État de droit européen. En pure perte jusqu’à maintenant et avec des chances réduites par la suite.

Anticipations financières non dites

Faible consolation dans les milieux gouvernementaux et d’affaires, la récession serait un peu moins marquée que prévu en Europe, relançant chez certains des espoirs de relance déjà déçus. C’est sans compter avec le rebond de la pandémie en phase ascendante, qui affecte tous les pays, et avec les effets des mesures destinées à en freiner la propagation, même prises à reculons. Le gouvernement français apparaît une nouvelle fois dépassé par les évènements, sa stratégie de mesures prises localement pas longtemps tenable. Quelles mesures « difficiles », annoncées mais non décidées, va-t-il devoir se résoudre à prendre ?