Il est des fois urgent d’attendre, faute de mieux

Nous sommes instamment invités à travailler plus et à consommer davantage, cela ne fait que commencer. Pour reprendre un vieux slogan publicitaire de BNP Paribas – oserait-elle encore l’employer ? – « Pour parler franchement, votre argent m’intéresse ! ». Une question laissée au second plan ne va toutefois pas tarder à apparaître : le remboursement de nos crédits bancaires de toutes natures.

Les fictions sur lesquelles l’euro repose, faute de clarification

Ils n’iront pas loin avec l’ouverture auprès du MES d’une ligne de crédit de 240 milliards d’euros, dans laquelle les pays de la zone euro pourront tirer dans la limite de 2% de leur PIB. L’Eurogroupe d’hier vendredi n’a fait que formaliser une décision déjà prise, sans rien y rajouter. Si ses membres ont comme vraisemblable échangé des propos plus ou moins amènes après la sommation de la Cour de Karlsruhe à la BCE, rien n’en a pour l’instant filtré.

Leur plus petit commun compromis

Sur quoi les dirigeants européens vont-ils parvenir à se mettre d’accord jeudi lors de leur sommet ? C’est bien parti pour qu’ils se limitent à énoncer les très grandes lignes d’un projet dont ils vont renvoyer la définition des modalités à la Commission ! L’accent sera mis sur la solidarité, mais le plan reposera de fait sur chaque État et non pas sur l’émission d’euro-obligations, qui va passer à la trappe. La proposition espagnole d’émission d’obligations perpétuelles également. Il faut garder raison !

La suite promet n’être qu’avatars pour les biens pensants

Le sommet du 26 avril se rapproche et les tractations vont bon train. Un compromis est activement recherché mais le pire est à craindre. Celui qui avait été arraché lors du dernier Eurogroupe – qui demande encore à être adopté – justifie une telle appréhension. Les congratulations de rigueur ont alors dissimulé qu’une limite irréaliste à hauteur de 2% du PIB de chaque pays leur était imposée pour emprunter au MES. Les dirigeants espagnols n’ont pas tardé à faire les comptes, elle ne leur permettrait d’emprunter que 25 milliards d’euros, ce qui est totalement hors de proportion avec leurs besoins … Lire la suite

Les idées volent quand la dette s’envole

Le démarrage du déconfinement est pour demain, advienne que pourra ! Les uns après les autres, les gouvernements européens arbitrent en faveur de la reprise de l’économie en faisant un gigantesque pari. Les modalités de la levée des contraintes font l’objet de tâtonnements, mais la décision est prise et fait boule de neige. Ce qui les conduit à discuter dès maintenant du coup d’après, du sort qui va être réservé aux nouvelles dettes contractées et du financement de la relance.

Une course de vitesse qui va faire des dégâts

L’ampleur de la récession qui se creuse et des réponses budgétaires qui enflent ont de quoi impressionner. Le ballet des montants qui circulent ne cesse de s’accélérer. Les finances publiques sont durement sollicitées alors que les recettes fiscales diminuent. De quoi être étourdi et oublier l’essentiel, qui va payer l’addition va être la grande question ! Si dans un premier temps l’accent est mis sur l’effort qui va devoir être fourni, on pressent que par la suite le renforcement de l’austérité l’accompagnera. En attendant une course de vitesse est engagée entre la relance et la ponction sur les finances.