La campagne en faveur du renouvellement du mandat d’Emmanuel Macron est lancée, on s’en doutait. Son positionnement a changé depuis la première, et s’il affectionne les envolées ronflantes et creuses, il vient de descendre dans l’arène pour se donner le beau rôle en annonçant des mesures d’assouplissement des contraintes pour le mois de décembre, et peut-être au-delà.

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Que penser de l’allocution présidentielle
L’inconstance ne pourra pas être reprochée à Emmanuel Macron, les mesures qu’il vient d’annoncer continuant de privilégier la poursuite du travail tout en affirmant rejeter l’opposition entre sécurité sanitaire et activité économique. Des mots.
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Comment franchir le mur de la dette
« Nous voulons tous un retour à la normale, mais ce ne sera le cas que lorsque les gens sentiront qu’ils pourront reprendre toutes leurs activités », a déclaré Jerome Powell pour qui la reprise de l’économie américaine va être longue, car les activités ne reprennent que progressivement et le chômage est très élevé en raison de destructions d’emplois qui ne sont pas provisoires. Mais il ne modifie pas ses prévisions de croissance à long terme, sans chercher à comprendre plus avant l’ampleur et les causes du sérieux problème que rencontre l’économie américaine.
La main hésite quand vient le moment de signer
Dans leur jargon, ils appellent « policy-mix » la combinaison complémentaire des politiques monétaires et budgétaires. La BCE et les autorités françaises tentent d’en faire valoir leurs versions tandis que la Commission prépare ses propres propositions. Le projet repose sur la prolongation et l’extension du programme Pandemic Emergency Purchase (PEPP) de la première, ainsi que sur un plan de relance financé par la Commission. Mais la voie est bordée d’écueils.
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La vie ne va pas reprendre ses droits
Pourquoi donc le déconfinement est-il déjà évoqué de toutes parts alors que, dans le meilleur des cas, à la notion de pic de la pandémie succède celle de plateau, exprimant que sa fin n’est pas pour demain ? Pourquoi alors tant de précipitation ? Est-ce l’expression des premiers effets psychologiques du confinement et du besoin qu’il ne s’éternise pas ?
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L'actualité de la crise : DERNIERES BETISES A NE PAS DIRE, par François Leclerc
Billet invité
Jean-Claude Trichet s’est dernièrement fait remarquer en déclarant qu’augmenter les salaires en Europe « était la dernière bêtise à ne pas faire ». Il se joint ainsi à ceux qui depuis quelque temps osent dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas, pensant le moment venu pour relever la tête et reprendre la main pour réaffirmer leur vision du monde et de leurs intérêts.
Ainsi, Laurence Parisot, la présidente du Medef, n’a pas hésité à qualifier de « vue de l’esprit » l’idée du partage des profits en trois tiers entre les actionnaires, les salariés et l’entreprise elle-même (pour investir). Une idée sans suite de Nicolas Sarkozy, parmi d’autres.
« Il y a des moments où il faut distribuer un tiers, d’autres deux tiers, des moments, il ne faut pas distribuer du tout, chaque année ce sont des circonstances ou des enjeux différents », vient-elle d’expliquer, forte de son expérience de chef d’entreprise. Sans préciser qui pourrait bénéficier des deux tiers des bénéfices dans l’exemple donné !
Rendons-lui cependant cette justice qu’elle n’est pas d’accord avec Jean-Claude Trichet, car « il y a eu ces dernières années un ralentissement de la politique salariale », reconnaît-elle. Sa conclusion est donc imparable : « Ce qui pénalise le salaire net, ce sont les cotisations sociales ».
Jean-Pascal Tricoire, président du directoire du groupe Schneider Electric, vient de tenter sa chance dans ce nouveau concours. « Notre taxation du travail est une offense au bon sens. Il va falloir la réformer pour rester compétitif ». Il poursuit non sans logique, mais sur un air très connu : « Nous avons un énorme défi d’adaptabilité et de flexibilité à relever ». Qui peut dire le contraire ? Pour en tirer la conclusion qui s’impose : « Nous vivons dans un univers de relations de travail extrêmement rigide, totalement inadapté au temps économique », évoquant un nouveau concept de la science économique, « le risque recrutement ».
Les paroles de patrons valent de l’or. Le « temps économique » est désormais l’étalon mesurant notre existence. Mais quelle est donc sa définition ?