Bienvenue à Christine Lagarde

Le procès de la politique d’achats obligataires de Mario Draghi se poursuit et s’intensifie dans le but manifeste de faire fléchir la nouvelle présidente de la BCE. Le PDG d’Allianz, le leader européen de l’assurance, a été entendu hier, c’est aujourd’hui au tour de Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, qui est intervenu au nom de la Fédération française des banques dont il vient de prendre la présidence.

Le déni à son comble en Allemagne

Les grands instituts d’études du pays revoient à la baisse leurs prévisions de croissance et tablent désormais sur une croissance de 0,5% cette année et le ministre de l’Économie Peter Altmaier clame « nous n’avons actuellement pas de crise économique. Il n’y a pas de risque de crise économique. Je reste convaincu qu’un débat sur l’équilibre budgétaire n’est ni justifié ni opportun ». Signe qu’au contraire celui-ci est engagé. Les mêmes instituts y contribuent en suggérant de renoncer à l’équilibre budgétaire si le ralentissement s’accentuait.

Chut la BCE réfléchit

Christine Lagarde vient de passer son audition au Parlement européen et l’on ne pouvait attendre de grandes révélations de cet exercice convenu. Elle a toutefois glissé que les banques centrales affrontaient « des questions stratégiques posées par la faible inflation et les taux bas », reprenant un thème déjà soulevé lorsqu’elle avait rappelé que le dernier examen stratégique de la BCE datait de 2003… Mais de quelles marges de manœuvre dispose-telle pour faire évoluer sa stratégie ? Ne sont-elles pas, en réalité, plus étendues qu’il est communément admis ?

La petite enjambée de Draghi

Ce n’est pas une surprise, Mario Draghi prépare le terrain pour l’arrivée de Christine Lagarde et va annoncer en septembre prochain un train de mesures. Les détails n’en sont donc pas connus, mais il est certain qu’elles vont marquer le mandat de celle-ci qui ne va avoir qu’à les avaliser. À ceux qui demandaient quelle politique la nouvelle présidente allait adopter, la réponse est apportée, c’est celle de son prédécesseur.