Coin de ciel bleu en Espagne

Dans un premier temps, l’arrivée en fanfare de Podemos en Espagne n’a pas répondu aux espoirs suscités, et celle de Syriza en Grèce pas davantage. Puis est intervenue la formation d’une coalition entre le Mouvement des 5 étoiles et la Ligue de Matteo Salvini. Ces rebondissements successifs de la crise politique européenne n’ont pas été réjouissants pour ceux qui attendaient un renouveau et l’émergence de nouveaux mouvements rompant avec les partis de gouvernement. Mais on ne peut pas en rester là.

Le « fétichisme vaudou » allemand

Les propos alarmistes fusent de partout à propos de l’économie allemande. Selon des données qui l’accréditent, elle serait au bord de la récession et son modèle obsolète à bout de souffle. Et il serait vain de se cacher derrière des boîtes d’allumettes en ne voulant voir dans ces statistiques officielles inquiétantes qui s’accumulent que la conséquence de la guerre commerciale américano-chinoise opposant les deux premiers clients de sa production automobile, son fleuron industriel.

Une désinvolture largement partagée

De qui faut-il s’horrifier, de la désinvolture cynique de Matteo Salvini ou de la paralysie des autorités européennes qui s’y apparente ? À nouveau, celles-ci se retrouvent confrontées à une situation devenue répétitive : l’Ocean Viking et l’Open Arms ont à leur bord plus de 500 réfugiés sauvés en mer d’une mort certaine et ne sont pas autorisés à les débarquer dans un port sûr, comme l’exigent les conventions internationales, faute d’un accord préalable de répartition de leur prise en charge.

L’Europe, à tâtons

Quand l’Allemagne tousse, toute l’Europe s’enrhume ! Ce qui était valable hier pour Boulogne-Billancourt peut s’appliquer aujourd’hui à une échelle bien plus vaste. L’économie allemande flirte avec la récession et pourrait vite y plonger, entraînant la zone euro toute entière. Et il ne s’agit plus aujourd’hui des conséquences de la crise de l’automobile, mais d’une tendance plus générale qui menace d’être encore accentuée par les effets de la guerre commerciale entre les États-Unis et le Chine, ses deux principaux clients.

L’Italie joue les prolongations

Combien de temps la crise politique italienne va-t-elle encore pouvoir durer avant d’éclater ? Favorable au Mouvement des 5 étoiles lors de la formation de l’actuelle coalition avec la Ligue, le rapport de force électoral a changé dans le pays, selon les sondages d’opinion. La Ligue prétend à un remaniement du gouvernement en sa faveur et pourrait déclencher de nouvelles élections pour l’imposer. Ce qui pourrait amener à une rupture de la coalition et à la recherche par Matteo Salvini de nouvelles alliances.

L’Europe dans toute sa gloire inconsciente

Faute d’être parvenues à un accord entre elles, les autorités européennes sont condamnées à bricoler au coup par coup, tandis que les navires des ONG poursuivent sans relâche leurs sauvetages en mer de réfugiés en détresse. Un accord de répartition, le minimum que l’on pouvait attendre d’elles pour celles et ceux qui échappent à la noyade, reste inaccessible. En attendant un hypothétique accord lors d’une prochaine réunion, à Malte en septembre.