Pour sauver le capitalisme de lui-même

Les circonstances exceptionnelles s’y prêtent, la foire aux idées nouvelles ne désemplit pas. Par quels moyens pourrait-on assumer l’héritage d’une situation financière inédite, l’apport actuel des banques centrales à la stabilisation du système ne suffisant pas ? comment sortir l’économie de la récession ? que faire face à l’endettement qui va s’accumuler si cela tarde ? Les remèdes traditionnels étant dépassés, d’autres doivent être inventés. Bien heureusement, de nouvelles recettes sont concoctées afin que les États cessent de s’endetter et que leurs dettes soient transformées, le capitalisme est sauvé !

À la recherche du temps perdu

L’équation financière est ainsi faite qu’il est bien souvent plus aisé de chiffrer les besoins de financement que d’y répondre. Illustrant cette fâcheuse constatation, les dirigeants européens vont devoir à la fois boucler leur budget pluri-annuel et dégager le financement des investissements des programmes de transition écologique et technologique. Mais comment y parvenir sans toucher à des contraintes budgétaires qu’ils ont mis moins de temps à adopter qu’ils vont en mettre pour les retoucher ?

Trop facile de se faire du mal

Après avoir longtemps occupé le devant de la scène, la crise financière a fini par céder la place. Seuls les financiers et les sommités académiques spécialisés s’en préoccupent encore. L’une d’entre elles, Kenneth Rogoff, s’inquiète ainsi du déplacement du risque vers le système financier de l’ombre et le place dans le contexte d’un endettement mondial approchant les deux cent mille milliards de dollars.

Les inégalités ont de beaux jours devant elles

On n’en parlait jamais, on ne parle plus que de cela ! Thomas Piketty a ouvert le ban avec son ouvrage best-seller, et depuis le sujet des inégalités a trouvé sa place dans les débats pour ne plus la quitter. À quoi doit-on attribuer cette soudaineté ? À la concomitance de la venue au pouvoir de Donald Trump, de la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne et de la déstabilisation généralisée des partis de gouvernement européens ? Devenue globale après avoir atteint sa dimension politique, la crise ne se laisse toujours pas ignorer.

UNE BRILLANTE CONTRIBUTION DE KENNETH ROGOFF, par François Leclerc

Billet invité.

Professeur à Harvard, Kenneth Rogoff n’est pas n’importe qui dans le monde sélect des économistes, même s’il est désormais poursuivi par sa fâcheuse tentative d’avoir tenté de justifier la politique d’austérité européenne en se basant sur des données qui se sont révélées erronées. Autre titre de gloire, il s’était précédemment fait connaître en publiant une lettre ouverte en réponse aux virulentes critiques du FMI par Joseph Stiglitz. Aujourd’hui, il se penche avec une même perspicacité sur un autre sujet de premier plan : la dette américaine.

NOTRE TRÈS CHÈRE DETTE, par François Leclerc

Billet invité.

Poursuivant ses tentatives visant à renforcer la résistance des banques lors d’une nouvelle crise financière aiguë, le Comité de Bâle étudie de nouvelles mesures réglementaires dans la lignée des précédentes. Il serait question cette fois-ci, nous apprend le Wall Street Journal, de mettre fin à la pratique attribuant zéro risque aux titres de la dette souveraine dans les bilans bancaires, ce qui minore leurs besoins en fonds propres.

Pour mémoire, les banques de la zone euro détiennent 1.800 milliards d’euros de ces titres, soit environ 6% de la valeur de leurs actifs, les banques italiennes y contribuant pour … Lire la suite

DEMANDE, RICHESSE, PARTAGE : LES MOTS-CLÉS DE LA DÉCENNIE, par François Leclerc

Billet invité, paru dans « La Tribune » du 26 avril au 2 mai.

Sale temps pour la « science économique » ! Sous le titre « L’Europe réagit », cinq partisans européens de la rigueur les plus en vue (*) avaient pris la plume pour défendre leur politique dans le « New York Times », mais le sort a voulu que la référence académique souvent utilisée pour la défendre soit mise en cause au même moment ! La démonstration de deux sommités de Harvard (**), selon laquelle la dette publique ne devait pas dépasser le fatidique seuil de 90 … Lire la suite