Les canaris dans la mine

Dans un monde financier hydrocéphale, qu’est ce qui n’est pas trop gros pour s’effondrer ? Cela a commencé avec les mégabanques, dont une liste a été dressée, puis les fonds d’investissement les ont supplantés, mais il y a pire encore, installé en son cœur. Les chambres de compensation destinées à maitriser le risque de défaut de paiement des transactions financières, à force de concentrer celui-ci, sont paradoxalement devenues un point de fragilité du système.

Les envies rentrées du monde bancaire

Manger ou être mangées, tel est le dilemme devant lequel, à les entendre, les grandes banques européennes seraient placées. Certes, elles ne font pas le poids devant les mastodontes américains qui font la loi sur les marchés, ni en terme de capitalisation boursière, ni de retour sur capitaux propres (ROE). Mais la concentration qu’elles voient comme recours en ces temps de vache maigre question rendement rencontre de gros obstacles. Question vocabulaire, elles préfèrent d’ailleurs parler de « consolidation » pour ne pas rebuter.

Le capitalisme assisté (bis)

La Fed continue ses injections sur le marché des repos et l’on en vient à s’interroger si elles ne vont pas se pérenniser. Le comportement du marché monétaire est devenu déroutant à la suite d’une décennie d’expérimentations monétaires sans précédents qui ont distordu le système financier, et la Fed n’a pas d’autres ressources que d’improviser devant ce qui reste inexpliqué. Ne trouvant au mieux pour le faire qu’un cocktail de facteurs qualifiés de « techniques » additionnés d’un zeste d’actualité moyen-orientale.

L’anticipation des investisseurs et le tournant des banques centrales

Le Wall Street Journal et le Financial Times ne manquent pas une occasion d’épingler au fil de leurs éditions les facteurs de rebondissement de la crise qu’ils décèlent dans le retour de certaines pratiques ou produits, et plus généralement dans ce phénomène bien connu de la mémoire courte qu’ils observent dans le monde financier. Mais ce ne sont pas les seuls facteurs de rebondissement de la crise.