Les interventions présidentielles pour rester dans le vent se succèdent, aujourd’hui dans le Journal du Dimanche en attendant mardi à la télévision. Macron veut mettre « fin à l’incertitude » et apporter « un cap » et de « la clarté », ce qui vaut reconnaissance que cela manquait. Mais ni l’un ni l’autre ne sont au rendez-vous.

Étiquette : IIF
Les acteurs de l’économie et de la finance se tiennent par la barbichette et les gouvernements agissent en ordre dispersé
Depuis leurs balcons, les Italiens donnent en chantant une leçon aux financiers qui paniquent. Les Bourses sont en pleine débandade et les banques centrales attisent le feu en prenant des mesures qui par leur ampleur inquiètent plus qu’elles ne rassurent. Dans le monde financier, la confiance ne règne plus du tout.
Cette petite cachotière de BCE
La relance des mesures d’achats obligataires de la BCE décidées sous la présidence Mario Draghi est entrée en application, et l’ampleur des acquisitions d’obligations d’entreprise a surpris les analystes financiers. La critique montante d’un plan qui serait superflu est prise à contrepied : tout se passe en effet comme si la BCE avait élargi ses objectifs sans le crier sur les toits, ne se contentant pas de soutenir les États les plus faibles de l’Union par ses achats de titres souverains et avait ajouté une nouvelle corde à son arc en œuvrant à la stabilisation du marché de la dette des entreprises.
Le capitalisme financier, son meilleur ennemi…
Donald Trump a l’œil rivé sur la balance commerciale et ne se soucie pas de la progression de la dette américaine. Selon le Bureau du budget du Congrès (CBO), le déficit budgétaire va déraper sévèrement, dépassant les 800 milliards de dollars cette année, puis les 1.000 milliards en 2020. Le président américain incrimine le déficit commercial, dont ce serait la conséquence, mais pour le CBO la réforme fiscale de la fin de l’année dernière, qui va diminuer les recettes budgétaires, et la relance des dépenses publiques en sont les responsables.
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L'actualité de la crise : CETTE TRÈS CHÈRE DETTE, par François Leclerc
Billet invité
Le bras de fer engagé à propos de la restructuration de la dette publique grecque se poursuit, après trois semaines de marathon. En discussion, le taux auxquel seraient assujettis les titres émis en remplacement des obligations actuelles, destinées à subir une décote de 50 %, ainsi que le volume présenté volontairement à l’échange de ces dernières. De la combinaison de ces deux paramètres résulteront des pertes données pour les créanciers qui y participeront et une réduction déterminée de la dette publique.
Sont en lice le gouvernement grec et l’Institute of International Finance (IIF), lequel représente les créanciers présents dans la négociation. Mais un troisième larron est intervenu, s’octroyant le statut d’observateur, qui est avec le gouvernement allemand à l’origine des rebondissements actuels. Le FMI a considéré insuffisante la réduction de la dette grecque, au vu des taux proposées par l’IIF pour les nouveaux titres, car ils aboutissent selon lui à mettre en cause la viabilité du nouveau plan de sauvetage dans son ensemble – restructuration de la dette et prêts – empêchant le fonds d’y participer en raison de ses contraintes réglementaires.
L’IIF ayant déclaré être au taquet de ses concessions, le FMI maintenant que l’adoption de taux plus faibles est indispensable, les négociations ont bloqué ce week-end et d’autres solutions sont activement recherchées. Dès lundi, les ministres des finances de la zone euro ont déterminé une nouvelle date butoir pour celles-ci : le 3 février prochain. Ce mercredi, les créanciers devaient se réunir à Paris sous les auspices de l’IIF, et il est prévu demain à Athènes la reprise des négociations.
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L'actualité de la crise : HORS DE LA FOI, POINT DE SALUT ! par François Leclerc
Billet invité
La calamiteuse émission obligataire allemande a dominé l’actualité de mercredi, témoignant d’une brutale détérioration de la situation. Que les marchés s’en prennent à l’Allemagne illustre l’impasse dans laquelle se trouve la stratégie qu’elle défend. Seuls 3,6 milliards d’euros d’une émission de 6 milliards d’euros à dix ans du Bund ont pu être placés, conduisant la Bundesbank a acheter le solde pour le placer ultérieurement, dans des proportions bien plus importantes qu’elle n’a l’habitude de le faire.
La plus extrême confusion s’est installée. Il y a désormais ceux qui, à Berlin, persistent et signent dans l’affirmation de leur politique mais sont de plus en plus isolés, ceux qui sont trop tardivement favorables à l’émission d’euro-obligations sous conditions, et ceux qui ne voient de salut que dans l’intervention de la BCE. Si les uns et les autres divergent sur la manière de résoudre la crise, tous s’accordent cependant pour considérer que la plus grande rigueur budgétaire est indispensable et affichent leur convergence à ce propos. Et c’est là que le bât blesse.