Le mur de la peur est tombé

Depuis Tamanrasset où il poursuivait sa tournée des casernes, Ahmed Gaïd Salah a tenté mardi dernier de dissuader les Algériens de manifester massivement pour le trente et unième vendredi consécutif, sans y parvenir. Avec comme ressource principale de dénoncer les « slogans tendancieux qui n’ont rien d’innocent » de « parties » dont l’objectif est « d’induire l’opinion nationale en erreur avec ces moyens trompeurs pour s’autoproclamer fallacieusement comme les porte-voix du peuple algérien. » Quel pathos !

L’Algérie sans issue

Les manifestations massives du mardi et du vendredi, après avoir passé sans encombres le cap de l’été, continuent d’illustrer une mobilisation populaire qui ne se dément pas, à Alger et dans tout le pays. Hier mardi a eu lieu la 29ème manifestation des étudiants et vendredi dernier la 28ème plénière. La détermination et la persévérance des manifestants n’est plus à démontrer, de même que l’obstination des chefs militaires au pouvoir. C’est l’impasse.

Coup d’arrêt à Alger

Le chef d’état-major de l’armée a apporté une fin de non-recevoir à la concrétisation des mesures préalables formulées par le panel de discussion. C’est non sur toute la ligne et augure fort mal de la suite. Qu’en sera-t-il demain de la promesse qu’il travaille en toute indépendance et comment peut-il être espéré que le hirak (mouvement) se reconnaisse dans ses travaux et conclusions ?

Il faudrait pour cela que les mesures d’apaisement soutenues par Abdelkader Bensalah, qui était jusqu’au 9 juillet président par intérim, connaissent au moins un commencement d’exécution. Cela prend le chemin contraire et met en évidence des … Lire la suite

L’armée algérienne en question

L’issue « constitutionnelle » dont se réclamait l’armée depuis la crise ouverte par la candidature avortée d’Abdelaziz Bouteflika a encore perdu du peu de sa substance avec la fin du mandat de 90 jours de la présidence intérimaire. Depuis le 9 juillet, Abdelkader Bensalah est néanmoins resté en fonction en dépit du vide constitutionnel sur lequel il repose, comme si de rien n’était, montrant que cette voie n’est qu’un habillage.