Billet invité.
LE DERNIER VERROU A FAIRE SAUTER
Une opération de relations publiques vient d’être engagée aux Etats-Unis, à la mesure de ce que va susciter dans l’opinion publique le démarrage de la saison des bonus, qui s’annonce particulièrement favorable pour ceux qui vont en bénéficier. Les lumières et les caméras ont été réglées, les micros ouverts, on va pouvoir tourner.
C’est la FDIC, l’agence gouvernementale dirigée par Sheila Bair, en charge de la garantie des dépôts bancaires et de la gestion des faillites en cascade des banques régionales américaines, qui a ouvert le bal, en annonçant qu’elle étudiait une augmentation de ses primes d’assurances – payées par les banques – pour celles d’entre elles qui pratiqueraient des politiques de rémunération « à risque » (incitant à des prises de risques exagérées, tels d’importants bonus). Plus grosse affaire, des rumeurs concordantes ont immédiatement suivi, faisant état de l’intention de l’administration Obama de prélever auprès de banques une taxe afin que l’Etat soit remboursé de ses pertes sur le programme de sauvetage dénommé TARP, estimées à 120 milliards de dollars. Les deux démarches ne se confondant pas.
Ces annonces interviennent dans un contexte déjà chargé. Aujourd’hui mercredi vont commencer les auditions de la commission d’enquête sur la crise financière (Financial Crisis Inquiry Commission – FCIC), dont les membres ont été choisis par les leaders démocrates et républicains du Congrès. L’initiative rappelant le précédent de la commission Pecora, qui a siégé en 1933 et 1934, à la suite de la précédente grande crise. Jamie Dimon (JP Morgan Chase), Lloyd Blankfein (Goldman Sachs), Brian Moynihan (Bank of America) et John Mack (Morgan Stanley) vont comparaître en ouverture. Tous les grands acteurs de la crise, notamment Timothy Geithner, le secrétaire d’Etat au Trésor, une nouvelle fois sur la sellette à propos du mystère qui entoure le sauvetage d’AIG, déposeront ensuite devant la commission. Celle-ci devrait siéger pendant toute l’année, avant de rendre son rapport à Barack Obama pour Noël prochain.
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