Mario Draghi n’est pas le seul à ne pas avoir de boule de cristal

Malgré les sujets d’inquiétude qui s’amoncellent, la BCE maintient ses projets de désengagement, mais sans les accélérer. Une manière d’adopter l’attentisme face à la multiplication des inconnues. Sans même évoquer les effets de la guerre commerciale mondiale sur l’économie européenne, le Brexit va affecter le périmètre de l’Union et la crise italienne menacer celui de la zone euro. Voilà qui justifie quelque prudence, qui plus est dans le contexte d’un affaiblissement de la croissance !

À nouveau de vilaines cachoteries

Les ambitions européennes d’Emmanuel Macron continuent de se réduire comme peau de chagrin. Le projet de taxation des GAFA défendu par Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, ne va voir le jour qu’une fois inclue une  « clause d’exclusion » qui le rendra caduc lorsqu’une « solution internationale » au niveau de l’OCDE, et non plus seulement européen, sera adoptée. C’est le prix à payer, a-t-il reconnu pour convaincre les récalcitrants au sein de l’Union, dont l’Irlande qui a déroulé le tapis rouge fiscal aux GAFA.

Le sens de l’opportunité de Pierre Moscovici

Le commissaire européen Pierre Moscovici est connu pour avoir un sens développé de l’opportunité qu’il a illustré lors d’un forum de l’OCDE. « Les tensions politiques que connaît l’Europe sont à mon avis le résultat direct de la manière dont l’Union européenne et les États membres ont géré la crise économique », a-t-il expliqué. Puis il a reconnu deux erreurs qu’il a qualifié de « fondamentales »: avoir « privilégié l’efficacité de la décision économique à la représentativité de la décision démocratique » et « ne pas avoir su protéger les citoyens les plus vulnérables ».