Autopsie de Wall Street

La chute que connaît Wall Street n’est pas une simple correction. L’année boursière s’annonçait miraculeuse, mais elle va se terminer sur une baisse calamiteuse des grands indices. Avant de fermer pour cause de fête, le Dow Jones avait lundi en l’espace d’une matinée perdu 2,9% et le Nasdaq 5%. Et, pour prendre d’avantage de recul sur l’année entière, le S & P 500 qui avait démarré celle-ci avec un ratio de capitalisation des bénéfices (le PER) de 21,4 fois en était descendu le 21 décembre à 15,5 fois. Qui doit-on incriminer ?

La roue tourne mais elle grince

Pour les financiers, l’avenir s’annonce sombre sans savoir trop pourquoi. Les raisons sont loin de manquer et c’est précisément là le problème. Alors allez savoir, dans de telles conditions, lesquelles surviendront ! On cherche un dysfonctionnement façon subprime dans les arcanes ténébreuses d’un système financier qui s’est encore complexifié, et dont l’équilibre précaire peut être vite menacé, mais la répétition d’un schéma à l’identique est-elle la plus probable ?

Wall Street dévisse non sans raisons

Que se passe-t-il de si important pour que Wall Street dévisse à ce point et connaisse sa pire débâcle depuis le début de la crise financière ? Certes, les raisons ne manquent pas, depuis la hausse des taux d’intérêt, la menace de blocage des administrations, le ralentissement économique aux États-Unis, jusqu’à la poursuite prévisible de la guerre commerciale avec la Chine. Mais cela a un parfum de fin de règne, sans que les rumeurs qui circulent à ce sujet ne connaissent un début de confirmation.

La Fed sous le poids des marchés

Rien ne va plus ! La hiérarchie militaire américaine n’est pas d’accord avec le retrait des troupes de Syrie annoncé par Donald Trump, et Jerome Powell, le président de la Fed, a fait adopter à l’unanimité des membres du Comité de politique monétaire, drapés dans leur indépendance, une nouvelle augmentation du taux de la banque centrale, en dépit de l’injonction du président américain de ne pas commettre « une nouvelle erreur ». Ce n’est pas seulement à la Maison Blanche mais dans toute la haute administration que règne un grand malaise.

Une nouvelle Longue marche chinoise

Les négociations commerciales américano-chinoises vont-elles reprendre, que peut-on en attendre ? Les deux parties se sont données jusqu’au 1er mars prochain pour parvenir à un accord, faute de quoi les augmentations de 25% des taxes douanières portant sur 200 milliards de marchandises chinoises importées qui ont été suspendues seront appliquées. Mais le délai imparti est bien court si l’on considère les exigences formulées par Donald Trump.