Le désendettement, un débat mené à reculons quand il devient inévitable

Le débat clé sur le meilleur moyen de réduire l’endettement massif rejaillit à propos de l’Italie après être réapparu en Grèce. On sait qu’il n’y a pas trente-six mille manières d’y parvenir, une forte inflation et une forte croissance étant les préférables. Par défaut, il ne reste que le réaménagement de la dette, et dans les cas ultimes sa restructuration. Mais, longtemps monnaie courante, cette dernière option est devenue un interdit, au nom des intérêts supérieurs du système financier.

Mario Draghi n’est pas le seul à ne pas avoir de boule de cristal

Malgré les sujets d’inquiétude qui s’amoncellent, la BCE maintient ses projets de désengagement, mais sans les accélérer. Une manière d’adopter l’attentisme face à la multiplication des inconnues. Sans même évoquer les effets de la guerre commerciale mondiale sur l’économie européenne, le Brexit va affecter le périmètre de l’Union et la crise italienne menacer celui de la zone euro. Voilà qui justifie quelque prudence, qui plus est dans le contexte d’un affaiblissement de la croissance !

Le sens de l’opportunité de Pierre Moscovici

Le commissaire européen Pierre Moscovici est connu pour avoir un sens développé de l’opportunité qu’il a illustré lors d’un forum de l’OCDE. « Les tensions politiques que connaît l’Europe sont à mon avis le résultat direct de la manière dont l’Union européenne et les États membres ont géré la crise économique », a-t-il expliqué. Puis il a reconnu deux erreurs qu’il a qualifié de « fondamentales »: avoir « privilégié l’efficacité de la décision économique à la représentativité de la décision démocratique » et « ne pas avoir su protéger les citoyens les plus vulnérables ».