Billet invité
La rencontre extraordinaire des ministres des finances européens à Bruxelles s’étant achevée mardi soir sur un constat de désaccord total, c’est à Athènes, devant le Parlement protégé par des cordons serrés de policiers anti-émeutes et entouré de quarante mille manifestants que se joue aujourd’hui la partie suivante. Vingt mille autres se réunissaient à Salonique.
« Maintenant, c’est nous qui parlons, ça ne passera pas » proclame une grande banderole adressée aux députés convoqués pour adopter les nouvelles mesures d’austérité. L’arrivée de chaque voiture noire est saluée d’une même clameur « Voleurs ! Voleurs ! ». A l’inverse des classiques violences des manifestations grecques, celle-ci s’affirme résolument non-violente : « La démocratie est née ici, à Athènes, je ne voudrais pas qu’elle meure ici » a dit à une journaliste de l’AFP qui le rapporte d’une manifestante. Des heurts avec de petits groupes ont toutefois permis aux forces de l’ordre d’inonder la place Syndagma de gaz lacrymogène afin d’obliger les manifestants à la quitter, mais cela a été en pure perte, car ils y sont restés.
De nombreux drapeaux espagnols ont été également brandis en Grèce, ainsi qu’une autre banderole barrée d’un gigantesque « No pasarán » (vous ne passerez pas), tandis qu’à Barcelone les indignés espagnols font également le siège du Parlement catalan qui doit adopter des coupes claires dans le budget régional, huant les députés arrivant en criant « Ils ne nous représentent pas », le président du Parlement ayant été déposé par hélicoptère.
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