Quand l’orage gronde vient le vent des idées courtes

Venant de se brûler les ailes avec ses investissements dans le transport aérien qui se sont révélés calamiteux en ces temps de confinement, Warren Buffett n’entend pas recommencer. Tout un symbole, il se désengage de Goldman Sachs et de JP Morgan Chase qu’il avait sauvé en 2008 en leur faisant payer cher, reconnaissant que « nous ne savons pas exactement ce qui se passe lorsque une partie importante de la société est à l’arrêt ».

Ils accumulent les fausses routes

À défaut de débloquer la situation inextricable créée par les juges de Karlsruhe, Angela Merkel s’est soudainement déclarée prête à vouloir « faire davantage en matière de politique économique, afin de faire progresser l’intégration [de la zone euro] » et « agir en responsabilité et de manière intelligente pour que l’euro puisse subsister ». « Nous allons à coup sûr nous pencher sur cette question en lien avec ce qu’on appelle le Fonds de relance », a-t-elle conclu, sans dévoiler ses batteries.

Le très gros pari injouable de la dette

Cela ne s’arrête jamais ! Un jour le niveau atteint par la dette étudiante aux États-Unis fait souci (un classique), un autre le laxisme de la distribution du crédit immobilier est relevé en France, un autre encore l’explosion un peu partout de l’endettement des entreprises est soulignée. Il y aurait donc partout anguille sous roche et pour un peu la dette publique serait oubliée… Au point où nous en sommes, le chiffrage de la dette, qui met en valeur sa constante progression, ne distingue d’ailleurs pas la dette publique de la privée.

Le retour des CLO

Mécanisme de la crise de 2007, les CLO (Collateralized loan obligations) se rappellent à nos bons souvenirs. Plus précisément à ceux de la BCE qui suit le dossier de ces instruments financiers qui regroupent les prêts par tranches suivant leurs risques afin de s’en dessaisir.

La BCE est inquiète, car elle remarque que le volume des CLO est revenu au niveau de 2007, et que la progression des titres est particulièrement forte en Europe par rapport aux États-Unis. Le marché européen est de 100 milliards de dollars pour un total mondial de 350 milliards.

Son raisonnement, qu’elle livre dans son … Lire la suite

L’INDIGESTION AU RISQUE, par François Leclerc

Billet invité.

Que se passe-t-il donc dans ce monde financier qui a recommencé à prospérer et arrêté de faire parler de lui ? Ce silence est-il d’ailleurs un bon signe, la mare aux canards ayant continué à se remplir, les banques centrales ayant massivement déversé de nouvelles liquidités ? Le resserrement de la politique de la Fed, qui fait les manchettes, consiste seulement à fermer leur robinet, mais pas à commencer à les assécher.

Les conditions sont favorables, est-il largement admis, pour que de nouvelles bulles financières apparaissent, et de doctes débats agitent en conséquence le monde financier : « … Lire la suite

La pire des bonnes idées, OFFRIR L’ALÉA MORAL AU SHADOW BANKING, par François Leclerc

Billet invité.

La régulation du shadow banking ne va pas être une partie de plaisir susurre-t-on côté régulateur, tandis que les tentatives de redorer son blason se développent : mission est globalement confiée à ce secteur hétérogène de la finance de développer le crédit en complément des banques, lui faisant ainsi acquérir sa légitimité et justifiant que les banques centrales l’entourent de leurs meilleures intentions. Mais le problème reste toujours posé dans les mêmes termes par nos bonnes âmes : comment consolider un système qui donne à nouveau des signaux inquiétants et dont on espère qu’il va vous sauver, mais … Lire la suite

Le trop plein de liquidités : CE REMÈDE QUI CONDAMNE LE MALADE, par François Leclerc

Billet invité

Jamais les marchés financiers n’ont été scrutés avec une telle attention, forts de la conviction – implicitement admise et parfois théorisée – que des rebondissements de la crise en cours sont inévitables. Mais où, quand et comment cela va-t-il survenir ? La faible volatilité (ampleur des variations des cours) enregistrée sur les marchés interroge d’ailleurs des analystes, qui la compare au calme qui précède la tempête.

Des signes manifestes de surchauffe sont décelés et soupesés et le coupable n’est pas difficile à trouver : l’appétit au risque est revenu et les liquidités à très faible taux continuent d’être … Lire la suite

L'actualité de la crise : VICISSITUDES DE LA FINANCE par François Leclerc

Billet invité.

La Fed devrait demain mercredi décider de nouveaux achats de titres de la dette américaine, afin de compenser l’arrêt de son opération Twist d’échange de titres à maturité courte contre d’autres à maturité longue. L’objectif est de consolider la dette de deux manières, en faisant baisser les taux longs et en accroissant sa maturité moyenne. Parallèlement, elle poursuit sa politique de prêt à taux proche de zéro, afin de contribuer à une relance de l’économie et une baisse du chômage, qui est aussi dans sa mission. Mais les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances, posant … Lire la suite